Les écorces d'arbres pourraient-elles soigner les maladies nosocomiales ? C'est la question qu'on s'est posée dans l'émission "La Grande Forme". Virginie Hess, Raconteuse de Nature, nous informe à ce sujet.
Les infections nosocomiales sont des infections contractées lors d'une hospitalisation ou d’un séjour dans un établissement de santé. Chaque année, elles touchent environ 75.000 patients en Belgique, provoquant le décès d'environ 2.800 d'entre eux. Il peut s’agir d’infections urinaires, respiratoires, etc.
En 2020, les maladies nosocomiales ont bondi sous l'effet du coronavirus. Habituellement, on traite ces infections à coups d’antibiotiques mais les pathogènes y sont de plus en plus résistants du fait de leur utilisation abusive. Ce qui inquiète les scientifiques.
Comment soignerons-nous ces maladies lorsque les bactéries ne seront plus sensibles aux antibiotiques ?
La solution pourrait venir des arbres et de leur écorce, selon une étude menée par les laboratoires Biomatériaux et inflammation en site osseux (BIOS) et l'Institut de chimie moléculaire de Reims (ICMR).
En effet, bactéricides et fongicides, les écorces d'arbres sont un bouclier à la fois physique et chimique pour les arbres contre les pathogènes. Les chercheurs ont donc étudié 10 espèces d’arbres différentes parmi lesquelles le hêtre commun, le chêne pédonculé, l’aulne glutineux, le merisier, le mélèze d’Europe, etc.
La poudre produite par les écorces de ces dix espèces d’arbres a été testée contre diverses bactéries. Résultat : les écorces de 3 espèces, le chêne pédonculé, l’aulne glutineux et le merisier se sont révélées efficaces pour lutter contre les bactéries grâces à leurs propriétés fongicides et bactéricides, avec pour effet d’interrompre la croissance de la plupart des micro-organismes. Le merisier permet par exemple de tuer neuf souches de micro-organismes, dont le staphylocoque doré, qui cause 14% des infections nosocomiales.
Si des recherches plus poussées doivent encore être menées, cette découverte pourrait être très intéressante pour lutter contre les infections à venir, qui pourraient être la première cause mortelle d'ici 2050, si les antibiotiques venaient à perdre toute leur efficacité.