Les derniers engagements climatiques internationaux en date sont "très loin" de répondre à l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, a alerté mercredi l’agence de l’ONU pour le climat.
"Nous sommes très loin du niveau et de la rapidité de réduction d’émissions nécessaires pour nous mettre sur la voie d’un monde à 1,5°C", a averti Simon Stiell, patron de l’ONU Climat, à l’occasion de la publication d’une synthèse des derniers engagements des pays signataires de l’accord de Paris et à moins de deux semaines de l’ouverture de la conférence mondiale climatique COP27.
Au contraire, la somme des engagements des 193 parties à l’accord, "pourrait mettre le monde sur la voie d’un réchauffement de 2,5°C d’ici la fin du siècle," souligne l’agence onusienne. Si la politique climatique actuelle se poursuit, les températures augmenteront de 2,1 à 2,9 degrés par rapport à l’ère préindustrielle.
L’accord de Paris de 2015 fixe l’objectif de contenir le réchauffement de la planète "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels", quand l’humanité a commencé à exploiter à grande échelle les énergies fossiles responsables des émissions de gaz à effet de serre, et si possible à 1,5°C.
Lors de la dernière COP26 en 2021, à Glasgow, les signataires de l’accord s’étaient engagés à réviser annuellement – au lieu de tous les cinq ans – leurs engagements en matière de lutte contre les émissions, appelés "contribution déterminée au niveau national" (NDC).
Mais seuls 24 pays avaient soumis des NDC nouvelles ou révisées à la date limite du 23 septembre, à temps pour être prises en compte lors de la COP27 qui se tiendra du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte. Un chiffre "décevant", relève M. Stiell dans un communiqué accompagnant la publication des nouvelles données.
"Pour maintenir cet objectif (de 1,5°C) en vie, les gouvernements doivent renforcer leurs plans maintenant et les mettre en œuvre dans les huit prochaines années", insiste le responsable onusien.
Selon les experts de l’ONU, les émissions mondiales doivent baisser de 45% d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2010, pour tenir cet objectif. D’ici 2050, les émissions doivent même être réduites à zéro. Si l’on n’y parvient pas, les conséquences seront irréversibles et dévastatrices pour l’homme et la nature, a déjà conclu le groupe d’experts des Nations unies sur le climat, le Giec.
Si "les projections montrent que les niveaux d’émissions n’augmenteront pas après 2030", pointe positivement Simon Stiell, selon la dernière synthèse des NDC, les engagements actuels mèneraient cependant à une augmentation de 10,6% des émissions d’ici là. Il s’agit malgré tout d’une amélioration par rapport à l’évaluation de l’année dernière, qui indiquait que les pays étaient sur la voie d’une augmentation des émissions de 13,7% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2010.