"Les experts nous ont demandé de faire un effort supplémentaire", explique Caroline Désir sur les cours en distanciel dans le secondaire

L'équipement des élèves pour les cours à distance, avec Caroline Désir

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La décision de donner à distance les cours dans l’enseignement secondaire dès ce mercredi jusqu’à vendredi soir début des congés de Toussaint. Dimanche soir la ministre de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir, annonçait via les médias ce changement suite à un rapport du Celeval. Dans ce document on voit clairement que les écoles secondaires connaissent une hausse des cas positifs au coronavirus.


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Pour répondre à ce changement de cap, la ministre Caroline Désir était sur le plateau de journal télévisé de 13h. Elle aurait préféré poursuivre les cours en présentiel. Mais à la suite du nouveau rapport sanitaire reçu de la part des experts hier après-midi, et au risque de saturation des hôpitaux de plusieurs régions comme Liège ou le Hainaut, elle a dû prendre une décision. "Dans ce contexte d’épidémie galopante, ils (les experts) nous ont demandé de faire un effort supplémentaire", justifie la ministre.

Reconstituer les équipes enseignantes

"Pour les experts les écoles ne sont pas le vecteur de l’épidémie, mais elles en sont victimes. On le voit avec le nombre de professeurs et d’élèves qui sont mis en quarantaine : l’école est le réceptacle de tout cela", blâme la ministre de l’Enseignement.

Elle argumente sa décision par le fait qu’elle complète la première annonce allongeant le congé de Toussaint jusqu’au 11 novembre. "Ces mesures doivent permettre de reconstituer les équipes enseignantes et permettre de repartir sur un meilleur pied pour la suite de l’année".

Une décision tardive ?

Mais cette décision aurait-elle tardé à être prise ? La ministre Désir se range du côté gouvernemental concernant ce choix : "On souhaite éviter à tout prix un confinement total, donc d’autres mesures ont été prises avant afin de préserver la santé et l’éducation au maximum". Ces cours en distanciel pour le secondaire sont donc : "une anticipation à la suite d'un signal d’aide. En visant spécialement le secondaire parce que c’est ici que les structures sont les plus grosses donc plus dures à gérer", selon elle.

Ce signal d’alarme n’est pas entendu de la même manière du côté des écoles. Des directeurs se désolent de l’impossibilité de mettre cette mesure en application dans leur établissement. La ministre se désole qu’ils aient appris la nouvelle via les médias dimanche soir : "Nous avons appris nous-même le rapport à 16h30 et nous avons dû agir dans l’urgence. C’est difficile pour nous et aussi pour eux en cascade".

des stratégies d’hybridation

Depuis le mois de septembre, les directions étaient chargées de préparer des "stratégies d’hybridation". La ministre de l’Enseignement reconnaît que : "Tout n’est parfait, mais cette période de 12 jours nous permettra de réfléchir à un système hybride qui nous permettra d’alterner les cours à distance et le présentiel".


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Beaucoup d’interrogations de la part des élèves

L’équipement reste une difficulté pour Caroline Désir : "Il faut différencier la situation dans les trois jours qui arrivent, de la situation qui arrivera dans les prochains mois lorsque d’autres cours à distance auront lieu. Effectivement, il y a un peu de débrouille et on peut toujours arranger des cours sous format papier quand il n’y a pas de possibilité. Dans l’immédiat le but est de suspendre la présence physique des élèves dans le secondaire".

Avec des fermetures totales dès ce lundi comme à Mouscron, les enfants se demandent si la situation durera toute l’année : "Je me demande si ça va s’arrêter, c’est tout flou", comme une jeune fille.

Pour la suite, un accueil dans les établissements sera toujours prévu au cas où certains élèves n’auraient pas le matériel adéquat. Ce dernier reste une difficulté pour lequel Pierre Yves-Jeholet et Frédéric Daerden ont débloqué 20 millions d’euros. "Équiper l’ensemble des élèves c’est très difficile, il y en a 900.000 et on ne réduira pas à 0% cette fracture numérique du jour au lendemain", se résigne-t-elle.

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