Concernant les réparations, une des expertes du groupe de travail, l’historienne de l’art Anne Wetsi Mpoma, plaide en faveur de la reconnaissance de la colonisation du Congo comme un crime. Elle ne se prononce néanmoins pas sur l’ampleur du dommage en chiffres. "Le préjudice subi est impossible à quantifier, ce qui ne change rien au fait qu’il doit être réparé par une compensation financière."
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En juin 2020, le roi Philippe avait exprimé ses "plus profonds regrets" pour les "actes de violence" et les "souffrances" infligés au Congo léopoldien puis belge. Toutefois, cela n’équivaut pas encore à des excuses, et aucune conséquence juridique – par exemple, sous la forme d’une indemnisation – n’y est associée. La Commission parlementaire spéciale sur l’histoire coloniale de la Belgique doit décider en dernier ressort de la manière dont le passé doit être géré.
Le rapport des experts est le point de départ du travail effectif de cette commission. Après sa présentation au Parlement, une décision pourra être prise sur la poursuite des travaux. Selon M. De Vriendt, il est particulièrement important de ne pas procéder trop rapidement. "Notre pays a une responsabilité historique envers les victimes des méfaits du colonialisme. Cette tâche est trop importante pour être abordée à la hâte. La commission ne fera pas de miracle à court terme."