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Les facilités linguistiques menacées à Renaix : un collectif bilingue veut attaquer la ville en justice

Un collectif bilingue se bat pour que la langue française ne disparaisse pas complètement à Renaix.

© Google Street View

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Par Denis Vanderbrugge

La ville de Renaix enfreint-elle la loi linguistique ? Certains des habitants de la commune à facilités située en Flandre orientale le dénoncent. Ils ont décidé de poursuivre leurs autorités communales. Le collectif de citoyen dénommé " Ronse bilingue – Renaix tweetalig " reproche notamment à la majorité CD&V – N-VA de faire disparaître peu à peu la langue française de l’espace public.

A l’entrée de la maison communale de Renaix, Patrick Vanovertveldt, le président du collectif bilingue, nous montre un exemple concret sur un panneau. De la salle d'attente au bureau du bourgmestre, tout y est indiqué uniquement en néerlandais. " Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, nous glisse-t-il. Vous trouverez d’autres panneaux comme ça à la piscine ou à la bibliothèque. Toutes les indications sont unilingues. Or, avec son statut de commune à facilités, Renaix devrait en principe utiliser les deux langues : avec une priorité au néerlandais parce que nous sommes en Flandre, mais la traduction en français devrait apparaître. "

Renaix risque de devoir payer des astreintes

Les opposants renaisiens ont déjà sollicité plusieurs fois la commission de contrôle linguistique. " Sur 19 plaintes, 18 sont en notre faveur ", précise Patrick Vanovertveldt. Mais les avis de la commission passent, et les autorités communales ne bronchent pas. " On a aussi écrit au ministre flamand Bart Somers. Il a demandé à la Ville de respecter la loi. Mais au conseil communal, ils n’en tiennent pas compte ", regrette notre interlocuteur.

C’est ce qui a poussé le collectif " Ronse bilingue – Renaix tweetalig " à enclencher la vitesse supérieure en prenant un avocat. " Nous allons mettre en demeure la commune pour qu'elle respecte la législation linguistique, explique Hans Van de Cauter, l’avocat du collectif. Si elle ne le fait pas, on sera obligé de la citer en justice et d’éventuellement demander une astreinte."

"Nous ne sommes pas dans une ville bilingue comme à Bruxelles"

Le bourgmestre de Renaix Luc Dupont estime de son côté que la loi est respectée.

Du côté des autorités communales de Renaix, on estime pour l’instant se conformer aux lois. Le bourgmestre CD&V Luc Dupont a une interprétation différente de celle du collectif bilingue. Nous sommes une ville flamande avec des facilités pour les francophones. Pas une ville bilingue comme Bruxelles où tout est dans les deux langues. Dans une ville flamande, c’est en néerlandais. Et sur demande, des habitants peuvent obtenir des documents et des explications en français. "

Il y a quelques années, la ville de Renaix avait déjà dénoncé un régime de facilités " discriminatoires " devant la justice. La ville fait face à des coûts inutiles et rencontre des difficultés pour engager du personnel adapté afin de satisfaire les facilités linguistiques accordées aux francophones de la commune ", déplorait encore le bourgmestre en 2019.

Le collectif " Ronse bilingue – Renaix tweetalig " craint que la disparition de la langue française dans la ville ne soit qu’une première étape. " Si on ne fait rien maintenant, on se demande vers quoi on ira dans 10 ans avec ces gens-là à la tête de notre commune ", termine Patrick Vanovertveldt.

Archives du JT (23 novembre 2013) : les 50 ans de la frontière linguistique

50 ans de frontière linguistique - JT du 23 novembre 2013

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