Pour Amanda Castillo : "La publicité où l’on voit quasi uniquement les femmes de 50 ans parler de leurs prothèses auditives ou de leurs pertes urinaires est en net décalage avec la réalité. Beaucoup de cinquantenaires sont en pleine forme et ne vivent pas du tout ce qui est montré".
Pourquoi ce décalage et comment persiste-t-il ? Selon l’auteure, 8000 ans de patriarcat sont passés par là. Les hommes détiennent majoritairement le pouvoir et dirigent ces industries de l’image. On a vraiment intériorisé ce modèle où la valeur d’une femme est corrélée à sa jeunesse. Au cinéma, on nous abreuve, sans que cela soit remarqué, de femmes jeunes, minces, 'pas de rides, pas de mou' au bras d’hommes plutôt âgés et qui pourraient être leur père. Heureusement, certains films font progresser le débat mais ils sont peu nombreux. Plus une actrice vieillit, plus les rôles se font rares comme le témoigne Blanche Gardin par exemple, qui vit une vie de femme épanouie et qui à 46 ans, s’interroge sur ce fameux tunnel où les femmes de la cinquantaine disparaissent des écrans.
Que mettre en place pour sortir de ce cliché ?
"Il faudrait davantage de scénarios avec des femmes plus âgées. Beaucoup d’histoires réelles et inspirantes existent dans lesquelles la femme n’est pas cantonnée à des représentations d’impuissance et de passivité. Eduquer ses enfants avec des films, des livres et autres produits culturels où le féminin est valorisé. Renforcer l’estime de soi et renverser les clichés, comme le fait Florence Foresti, fraîchement cinquantenaire cette année, qui avec humour, parle de son amant de seize ans de moins qu’elle" précise Amanda Castillo.