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Sciences et Techno

Les GAFAM posséderont bientôt 70% des câbles sous-marins de fibre optique, avec quelles conséquences ?

Le marché matinal

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Par Théa Jacquet sur la base d'une interview d'Aline Gonçalves

Une grande partie des données qui se trouvent sur le web sont principalement stockées aux États-Unis. Pour que nous puissions les consulter, elles sont acheminées d’un continent à un autre via des câbles sous-marins de fibre optique.

Une question se pose alors : à qui appartiennent-ils ? "Les États et les opérateurs Télécom, en consortium généralement, fournissaient cette infrastructure internationale", indique la journaliste Aline Delvoye dans le Marché Matinal.

"Mais depuis les années 2010, il y a du changement dans l’air, ou plutôt dans l’eau. Les GAFAM, c’est-à-dire les géants du web comme Apple, Microsoft ou encore Google, Amazon, Facebook, ont commencé à implémenter leur propre réseau de câbles sous-marins", poursuit-elle.

Une manière pour eux de contrôler les coûts, la sécurité et la rapidité du réseau. Une autre raison est d’ordre interne.

"L’infrastructure des GAFAM est constituée de ce qu’on appelle des centres de données qui sont de grandes installations, avec de très grands nombres de serveurs qui tournent, qui stockent nos données et qui font les calculs. Ces infrastructures sont localisées à différents endroits du monde", relève Nicolas van Zeebroeck, professeur d’économie numérique à Solvay.

Or, comme le souligne ce dernier, il est important pour les GAFAM que l’information soit répliquée entre leurs différents centres de données. "Ils ont besoin d’interconnecter leurs propres centres de données", ajoute-t-il.

Une perte de souveraineté européenne

Si d’une certaine manière, les utilisateurs en bénéficient, via un Internet ultrarapide, cela se fait également à leurs dépens. En effet, puisque la connexion est plus rapide, cette rapidité pousse les internautes à consommer davantage les contenus des GAFAM.

"Idéalement, il faudrait que le réseau n’avantage pas un type de contenu plutôt qu’un autre. Quand l’infrastructure est totalement ou presque contrôlée par une société privée, c’est presque impossible. On estime que les GAFAM posséderont bientôt 70% des câbles sous-marins de fibre optique", souligne Aline Delvoye.

Par ailleurs, puisque les opérateurs chinois sont exclus de nos marchés télécoms pour des raisons de sécurité, "l’immense majorité des composants de nos infrastructures de télécommunications et de gestion des données aujourd’hui sont américaines", rappelle Nicolas van Zeebroeck.

Et ce champ libre laissé "aux États-Unis, en particulier vers des infrastructures de plus en plus privées et aux mains des GAFAM" se traduit notamment par une perte de souveraineté de l’Europe.

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