Comme dans le roman d’Honoré de Balzac, ces "Illusions perdues" gardent le même esprit, le même raffinement et surtout la même beauté. Nous sommes donc au XIXe siècle en France, en province. Plus précisément à Angoulême, où le jeune Julien ne rêve que d’une chose, devenir poète. Il rêve d’amour aussi. Et cet amour passionné, il le vit avec Louise. Mais Louise est mariée avec un noble du coin. Julien décide donc d’accompagner Louise à Paris, elle qui fuit la province pour faire oublier cette aventure. À Paris, Julien est alors confronté à la dure réalité de la capitale, ses faux-semblants, ses mensonges, ses trahisons, ses différences de classe. Le tout entre amitié et haine, amour et jalousie.
"Illusions perdues" est le plus gros roman de Balzac. Le plus dense aussi dans ses recherches de la compréhension de la grande Comédie humaine que sont la Vie et les relations Homme-Femme. Le réalisateur Xavier Giannoli (plus connu pour ses drames comme "À l’origine" ou "L’apparition" voire ses comédies dramatiques comme "Quand j’étais chanteur") s’est attardé sur une partie du livre pour nous raconter comment tout ce qu’a décrit Balzac il y a deux siècles reste toujours d’actualité. Certains passages sur la Presse sont encore criants de vérité. Cette étude de mœurs est moderne et bien d’aujourd’hui, qu’importent les costumes et la (magnifique) reconstitution d’un Paris en plein changement.
Giannoli transforme un classique de la littérature en film historique et dramatique au souffle épique (sans oublier cette belle histoire d’amour des plus romantiques pour ne pas dire impossible). Avec un casting des plus élégants composés, entre autres, de Cécile de France, Gérard Depardieu, Xavier Dolan, Vincent Lacoste et Benjamin Voisin.