Environnement

Les insectes, solution locale et durable pour l'alimentation animale et végétale ?

Les insectes, solution locale et durable pour l'alimentation animale et végétale ?

© CreativeNature_nl / IStock.com

Par RTBF TENDANCE avec AFP

A la Commission européenne, les discussions sont nombreuses sur ce sujet. La commercialisation des farines de vers à destination de l'alimentation d'élevages rebattrait les cartes des importations et exportations à l'échelle mondiale.

Si la vigilance sanitaire prévaut, les innovations du secteur séduisent.

Des protéines pour l'alimentation animale

Tablant à la fois sur le système de production industrielle de la viande qui, pour assurer des rendements toujours plus élevés, enrichit l'alimentation des animaux d'élevage par un grand apport en protéines, et sur les exigences de durabilité de la décennie à venir, de nombreuses start-ups se sont lancées dans la production et la transformation d'insectes pour nourrir les animaux d'élevage.

En effet, certains insectes, comme le ver Molitor, produisent une farine très protéinée pouvant à l'avenir prétendre à remplacer les tourteaux de soja traditionnellement utilisés par cette industrie. La culture du soja, importé en grande partie du Brésil et d'Argentine, est à l'origine d'un désastre écologique monstrueux puisqu'elle est pour une grande partie responsable de la déforestation de la forêt amazonienne.

Pour le moment, cette farine est seulement autorisée pour l'alimentation des aquacultures et pour celle des animaux de compagnie. La nouvelle réglementation européenne, en cours de discussion, pourrait autoriser la protéine de vers dans la nourriture des ruminants et des animaux monogastriques.

De l'engrais pour l'alimentation végétale

La filière s'intéresse aussi à l'agroécologie. La société française Ynsect a ainsi obtenu, le 17 juin dernier, pour la première fois dans le monde, l'autorisation de commercialiser son engrais organique YnFrass, conçu à partir des déjections des vers de farine et sans aucun intrant chimique.

Les tests réalisés par l'entreprise montrent une augmentation significative de la biomasse et du rendement sur trois cultures : le colza, le maïs et le blé. Les engrais organiques conçus à base de déjections de vers pourraient ainsi remplacer avantageusement les engrais minéraux et les engrais organiques traditionnels comme le lisier, dont l'odeur incommode souvent les riverains. Cette production destinée à l'alimentation végétale permettrait également à l'entreprise de rentabiliser ses déchets tout en s'acheminant vers le "zéro déchet".

Un marché durable et local

La production et la transformation de vers dans des fermes dites "fermilières" se révèlent très peu polluantes et s'inscrivent dans une économie circulaire : la farine constituée par les vers devient des protéine, tandis que les déchets (très faibles) émis par les vers sont utilisés pour l'engrais.

Mais surtout, cette industrie peut s'implanter à peu près partout, ce qui permettrait de limiter les importations de matières premières dans le secteur de l'agroalimentaire.

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