La langue française continue d’évoluer, comme l’atteste l’entrée de nouveaux mots chaque année dans le dictionnaire. Si la plupart nous proviennent du langage parlé, une partie nous a été léguée par des écrivains, dont les champions toutes catégories sont François Rabelais et ses rejetons Louis-Ferdinand Céline, Boris Vian, Frédéric Dard et Alfred Jarry, jubilatoires usines à néologismes. Tous ne sont pas entrés dans le langage courant. Certains le mériteraient.
Plus de 80% des mots français sont d’origine latine. De façon plus ou moins directe et plus ou moins déformée, ils sont issus du latin vulgaire, parlé en Gaule à partir de la conquête romaine. Puis à partir du Moyen Âge et surtout de la Renaissance, des mots du grec et du latin classiques sont apportés par des intellectuels et des écrivains.
Parmi eux, Rabelais enrichi la langue française de toute une série de mots que vous utilisez tous les jours (ou disons toutes les semaines) : horaire, génie, célèbre, haltère, patriotique, bénéfique, gymnaste, indigène, automate…
Né entre 1483 et 1494, mort en 1553, François Rabelais est ecclésiastique et médecin. Entre 1532 et 1552, il publie quatre romans en langue française, dont Pantagruel et Gargantua. Malgré la faveur du roi François Ier, ils n’auront pas l’honneur de plaire aux sorbonagres (terme de son invention qui désigne les très influents professeurs de l’Université de la Sorbonne, à qui il attache le mot "onagre", qui est une espèce d’âne).