Environnement

Les jeunes à la rescousse de la biodiversité à la COP15 : "Nous sommes ici pour avoir un impact"

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, attend pour prendre une photo lors du Sommet des jeunes de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) au Quai Alexandra dans le Vieux-Port à Montréal.

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C’est le moment de se réconcilier avec la nature et les jeunes sont notre meilleure source d’espoir.

Ces mots, ce sont ceux du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à l’ouverture du Forum mondial de la jeunesse sur la biodiversité qui a eu lieu en début de semaine à Montréal. Et cela, les 300 jeunes du monde entier présents l’ont bien compris.

Ce sommet, organisé à l’initiative des Nations-Unies, a précédé la 15e conférence des Nations unies (COP15) sur le même sujet qui s’est ouverte ce mercredi dans la ville canadienne. Cette édition est particulièrement importante car elle vise à établir un nouveau cadre mondial pour la biodiversité pour les dix prochaines années.

Urgence de la situation

Lino Paoletti, 24 ans et délégué ONU pour la biodiversité au Forum des Jeunes, était l’un des participants. Il est présent pour deux semaines à Montréal afin de représenter la jeunesse francophone belge pendant les négociations. Lors de ce sommet pour la jeunesse, celui-ci a pu échanger avec des jeunes du monde sensibles aux questions sur la biodiversité.

"Ce sommet pour la jeunesse a été une bonne chose car il a permis à des jeunes de pays en difficulté de venir faire entendre leur voix grâce au soutien des Nations-Unies", témoigne-t-il.

Si les pratiques varient d’un pays à l’autre, tous sont néanmoins unanimes sur un constat : la lutte face au déclin de la biodiversité n’est pas assez importante. "Sur les 20 objectifs d’Aïchi fixés pour la précédente décennie, nous n’en avons atteint aucun. Toutes les actions sont freinées par des discussions sur la répartition du budget ou le manque de moyens. C’est pourquoi réussir à fixer un plan financier lors de cette COP va être essentiel".

Le poids de la jeunesse

Si Lino est présent à Montréal, c’est notamment pour demander une meilleure inclusion et une participation effective des jeunes dans les discussions. "Nous sommes ici pour avoir un impact. Les parties ambitieuses des négociations nous poussent à continuer ce que nous faisons pour augmenter notre influence. Je pense que notre présence ici est importante car le mot "jeunesse" va revenir plus souvent dans les textes qu’il y a quelques années. Et lorsque les dirigeants rentreront chez eux, ils ne pourront ignorer l’appel du pied de cette frange de la population qui représente quand même pour eux un électorat important."

Informer les jeunes

Mais l’action passe avant tout par une bonne compréhension des enjeux climatiques. "Or, aujourd’hui les jeunes ne sont pas du tout assez informés sur le sujet", estime Lino Paoletti.

C’est pourquoi le Forum des jeunes a récemment lancé une campagne de vidéos intitulée "Retour vers la nature" dont l’objectif est d’apprendre les enjeux de la biodiversité en Belgique et connaître les initiatives accessibles aux jeunes en faveur de la biodiversité.

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Proposer aussi des pistes de solution concrètes.

Pour pouvoir toucher la jeunesse aujourd’hui, il est important d’aborder une autre approche, estime le Forum. "Les jeunes ne s’y retrouvent pas aujourd’hui. Il y a trop d’informations dans tous les sens. Il ne faut pas se contenter de juste réciter les chiffres – même si c’est important aussi – mais proposer aussi des pistes de solution concrètes", estime Lino.

Cette sensibilisation passe par l’éducation formelle dans l’enseignement à l’école – l’enquête du Forum des Jeunes lancée en 2022 a montré que les enjeux environnementaux sont peu ou pas abordés dans les cursus scolaires alors qu’une grande majorité des répondants estiment que l’école devrait traiter cette thématique – mais aussi par l’éducation informelle dans les maisons de jeunes, les clubs de sport ou les mouvements de jeunesse.

Plus d’ambitions

Le jeune activiste a également tenu à répondre aux critiques dont toutes les COP sont souvent la cible, notamment en ce qui concerne le transport par avion des participants ou la logistique sur place.

Selon lui, si ces évènements ne sont pas parfaits, ils restent néanmoins nécessaires. "Si nous voulons nous passer des COP, il faut alors qu’il y ait des ambitions beaucoup plus grandes dans chaque pays. Il ne faut pas non plus tout attendre de ces COP, car il faut savoir que c’est un processus de décision long et compliqué."

L’ambition, c’est justement ce dont manque l’Union européenne lors de cette COP15, estime-t-il. "Il faut absolument que l’Union reste ambitieuse ! Elle faiblit déjà beaucoup trop sur ses positions et ce n’est pas du tout un bon signal".

En attendant, les négociations sur place suivent leur cours dans l’espoir d’arriver à un accord le 19 décembre. Tous ces jeunes rentreront ensuite dans leurs pays respectifs avec la volonté d’y être aussi entendus.

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