Hugo Clément ne dit pas que nous devons tous être végétariens ou vegan, mais simplement qu’il faut réduire notre niveau de consommation, parce que l’élevage intensif cause énormément de dégâts sur l’environnement, fait souffrir les animaux, pose des problèmes pour notre santé.
La violence fait partie des écosystèmes, avec le rapport entre la proie et le prédateur, mais il faut se poser la question de savoir si la violence que l’on inflige aux animaux est nécessaire à notre survie.
La réponse est non : on n’a pas besoin de manger autant de viande, de chasser autant d’animaux, d’enfermer autant d’animaux sauvages derrière des barreaux.
D’autant plus que tout cela menace notre survie, puisque l’élevage intensif est la première cause de déforestation, pollue les rivières, dégage d’énormes quantités de gaz à effet de serre. Il y a donc urgence à revoir notre rapport aux animaux.
3 millions d’animaux sont abattus chaque jour en France. A cette cadence, il n’est pas possible de le faire correctement et sans infliger de souffrance. En France, la norme dans les élevages industriels de poulet de chair est de 22 poulets par m², soit une feuille A4 par poulet… "Donc, il ne peut pas y avoir de bien-être animal dans ces conditions."
Les responsables, c’est nous, les consommateurs. On consomme, en France, 86 kilos de viande par an et par personne. […] Cela suppose forcément de l’élevage intensif. Donc il faut absolument réduire cette masse de consommation, si on veut revenir vers un élevage plus paysan et plus respectueux des animaux et de l’environnement.
L’élevage intensif détruit aussi des emplois. La France compte beaucoup moins de paysans qu’il y a 30 ou 40 ans, alors qu’on produit beaucoup plus d’animaux. L’intensification de l’élevage a détruit des emplois paysans et de nombreuses fermes. Une personne seule suffit par exemple pour gérer un élevage de milliers de lapins.
Et on constate le même phénomène pour la pêche industrielle. Les gros chalutiers industriels, notamment hollandais, pêchent tellement de poissons qu’ils détruisent des petits emplois de pêcheurs côtiers.
Les conditions de vie dans les élevages industriels sont, par ailleurs, déplorables pour les animaux : nourriture de mauvaise qualité, beaucoup de stress, de médicaments, notamment d’antibiotiques, quand ce n’est pas du désinfectant pour l’eau de boisson…
L’élevage intensif, c’est un enfer pour les animaux, mais souvent aussi un enfer pour les éleveurs qui y travaillent, car ils sont pris au piège de leur dette.