Ils y ont cru, les Unionistes. Pendant toute une saison. Puis ce dimanche soir, pendant 44 minutes, exactement. Le laps de temps qui s’est écoulé entre le but de l’espoir de Simon Adingra et celui, crève-coeur, du bourreau brugeois qu’on n’attendait pas, Shion Homma.
Pendant de longues minutes, le Stade Marien, lui, a bouillonné. Prêt à exploser, attendant patiemment que les secondes s’égrènent. Mais subitement, elles se sont égrenées moins vite, jouant cyniquement avec le destin unioniste.
Un destin qui a donc basculé en fin de match. A un moment où ne l’attendait plus. Parce que Bruges n’y était pas. Parce que Bruges n’y était plus depuis bien longtemps, en fait. Mais le football, n’a décidément rien de rationnel. Et ces Brugeois, si moribonds depuis des semaines, se réveillent subitement. Au caractère, comme s’ils voulaient, dans un dernier baroud d’honneur, sauver leur propre saison.
Un petit centre, anodin. Une tête, un peu désespérée de Jack Hendry, qui passait par-là. Et une reprise, loin d’être académique, d’un homme qui n’avait disputé qu’une minute en Pro League jusque-là. Destin cruel qui envoie les Unionistes en enfer en une fraction de secondes.
La suite est presque anecdotique. Parce que le mal est fait et que les deux buts qui suivent ne changent plus grand-chose. L’Union n’a jamais tué son match et le paie cher, très cher à l’arrivée.
Forcément, dans les tribunes, les visages, marqués par la déception s’humidifient. Certaines larmes coulent. A l’interview, c’est le K.O. On cherche ses mots, difficile, tellement difficile de trouver des explications. “Je n’ai pas les mots, on devait remporter ce titre” confie, Teddy Teuma, capitaine hagard. Guillaume François, les yeux rougis, confie lui que “la sensation est horrible.”
A chaud, la déception prime évidemment sur tout le reste. Oubliée la saison magique, oublié ce rush final d’anthologie, ce qu’on retient, c’est cette occasion loupée. Au bout du suspense, peut-être aussi parce que cette jeune garde unioniste a un peu joué avec son bonheur. “On avait fait le plus dur. On avait tout en mains, c’est une grosse désillusion. Comment l’expliquer ? Peut-être un peu de relâchement, mais je n’ai pas les mots. J’espère que l’équipe sera capable de rebondir. L’année passée, on disait qu’on était passé près. Que dire de cette année ? On a fait une belle saison mais la finalité c’est qu’on ne gagne pas. On devait remporter ce titre" renchérit Teuma.
Les minutes défilent. Les tribunes se vident, au compte-gouttes. Mais certains supporters restent. Pour applaudir, féliciter. Déception palpable, fierté manifeste. L’histoire se répète mais on tente de garder la tête haute. L’année dernière, ça s’était joué sur des détails. Cette année, ça s’est joué à quelques minutes près.