Les générateurs privés étant trop coûteux, un nombre croissant de particuliers, d'entreprises et d'institutions publiques se tournent vers le solaire, non par souci environnemental mais faute de choix. Toits et parkings sont parsemés de panneaux solaires, alimentant en électricité des villages entiers ainsi que les uniques feux de signalisation fonctionnels de Beyrouth, grâce à une ONG locale.
A une heure de Toula, la chaîne de supermarchés Spinneys installe des panneaux sur le parking et sur le toit de son agence de Jbeil pour réduire les factures engendrées par l'utilisation de générateurs. "Je pense que nous allons économiser environ la moitié des coûts énergétiques à Jbeil grâce aux panneaux solaires", déclare Hassan Ezzeldine, président de Grey Mackenzie Retail Lebanon, propriétaire de Spinneys.
L'entreprise dépense entre 800.000 et 1,4 million de dollars par mois en électricité pour alimenter les générateurs, qui fonctionnent au diesel en continu, dit-il. "Le coût des générateurs aujourd'hui est dramatique. C'est un désastre."
Son entreprise envisageait d'intégrer l'énergie solaire depuis des années et la crise a fini de le convaincre, dit-il.
Femme au foyer, Zeina Sayegh, dit avoir payé environ 6.000 dollars pour installer l'énergie solaire dans son appartement de Beyrouth l'été dernier, lorsque l'Etat a levé la plupart des subventions sur l'essence. Elle était alors la seule de son immeuble à avoir franchi le cap et dépendait toujours d'un abonnement à un générateur. Cette année, neuf voisins l'ont rejointe, couvrant le toit de barres métalliques.
Etant passée au 100% solaire, elle doit réduire sa consommation d'électricité la nuit mais obtient en retour de l'électricité en continu pendant l'été, un luxe. "Je suis plus à l'aise ainsi, j'ai l'impression de contrôler l'électricité et non l'inverse."