Dans une carte blanche publiée sur le site du quotidien Le Soir, le directeur de l’Inami ainsi que Vanessa De Greef, membre du centre de droit public de l’ULB, alertent sur le manque de données des cas de contaminations en milieu professionnel. "Alors que les "clusters" en milieu professionnel font l’objet d’une analyse approfondie dans la plupart des pays européens, nous manquons singulièrement de données concernant la situation en Belgique", déplorent-ils. Ils estiment d’ailleurs qu’en France, 25% des clusters ont été identifiés sur les lieux de travail.
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Une preuve selon le binôme que l’endroit où nous travaillons peut-être une zone à risque de contamination plutôt élevée. D’autant que les règles sont "suggestives" selon Vanessa De Greef et François Perl.
Cet arsenal législatif est peu efficace au détriment des travailleurs eux-mêmes tandis que d’un autre côté, les autorités prennent à bras-le-corps le respect des règles sanitaires hors du lieu professionnel. "Les entreprises sont souvent invitées à mettre en place des mesures de prévention 'dans la mesure du possible'", écrivent-ils. Des règles flexibles et souvent peu ou mal appliquées. Tout comme le télétravail qui, s’il est vivement conseillé, est peu pratiqué.
Un manque de données
Si selon le binôme, des foyers en niveau professionnel sont fortement envisageables, mesurer leur portée est à l’heure actuelle extrêmement difficile. "Il est très difficile d’apprécier la validité des constats faits aussi bien par ceux qui estiment que 'tout va bien' que ceux qui considèrent que les contaminations sur les lieux de travail sont un vrai problème", se plaignent-ils.
Ils font donc appel aux autorités compétentes et demandent une utilisation "des outils légaux existants". À savoir le contrôle des mesures prises dans les entreprises mais aussi un respect strict des règles du Code de bien-être au travail "où sont prévues les obligations des employeurs en cas d’apparition de risque sur le lieu de travail lié à un agent biologique, ce qui est le cas du Covid-19".
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Enfin, ils estiment aussi que la crise du coronavirus devrait être un moment opportun pour mesure si le droit du bien-être au travail est respecté et ce, grâce à des données étayées.