Une série de fermetures secoue l’ensemble du secteur avec des marques pourtant emblématiques, comme Kookaï, Camaïeu ou Pimkie, qui traversent une crise sans précédent. Une véritable hécatombe qui n’est pas uniquement liée au contexte inflationniste et à la hausse des coûts de l’énergie…
L’émergence de nouveaux usages et le manque de remise en question de certains modèles pourraient aussi être à l’origine de ce phénomène, explique Yann Rivoallan, président de la Fédération du Prêt-à-Porter Féminin (FFPAPF).
- Comment expliquer que des marques emblématiques, vieilles de près de 40 ans, comme Camaïeu, Cop‧copine, Pimkie, ou Kookaï, ferment tour à tour leurs portes ?
La série des mauvaises nouvelles de notre secteur se poursuit et nous en sommes très tristes. Le point commun de ces marques est que toutes ont sous-investi ces dix dernières années en R&D, que ce soit en innovation produit, en digital, ou en connaissance client. Par ailleurs, ces faiblesses sont accélérées par des facteurs tels que l’augmentation des loyers, des prix de l’énergie et des salaires.
Concrètement, on ne peut s’en sortir qu’en surperformant le marché. La consolidation du secteur devient inévitable. Le coût de l’essence impacte aussi les comportements d’achat : ils sont de plus en plus nombreux à limiter l’usage de la voiture pour réduire leur consommation de carburant. Résultat, la fréquentation des centres commerciaux a chuté de 12% en octobre et novembre 2022, puis de 8% en décembre, selon les chiffres de la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires. Et, bien évidemment, le budget habillement des consommateurs est également impacté par l’inflation.