Constituées de 95 à 98% d'eau, dépourvues de cerveau, capables de flotter et de nager mais pas de résister aux courants marins, elles font parties du zooplancton. "Elles sont présentes toute l'année, dans un courant qui fait le tour de la Méditerranée et a tendance à rester au large", explique Fabien Lombard, enseignant-chercheur au centre d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). "C'est le flux de sud qui les a ramenées sur les côtes."
A Ajaccio, elles ont été vues par milliers. Sur la plage Saint-François, au cœur de la ville, Simone Martini, un baigneur italien, a été l'un des nombreux à faire leur douloureuse rencontre : couverts de cellules urticantes, les cnidocytes, les tentacules des méduses ont effleuré son front, libérant de minuscules harpons qui injectent un cocktail de venin. "Quinze jours après, j'ai toujours une brûlure qui me fait mal par moment", dit-il.
"Ces animaux aveugles piquent tout ce qu'ils touchent pour essayer de manger", explique Fabien Lombard.
"Ils injectent des neurotoxines pour immobiliser leur proie et des enzymes de digestion."
Des sites internet permettent de suivre leur présence, comme meduseo.com ou www.frequence-sud.fr/carte-meduses. Et chacun a sa méthode pour calmer les douleurs d'après-piqûre. "Faire pipi dessus ne sert à rien", assure en riant Fabien Lombard, qui conseille de ne surtout pas "frotter, rincer à l'eau de mer et enlever les cellules urticantes avec du sable mouillé".