Le régime réprime durement les manifestations qui secouent le pays depuis la mort de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans d'origine kurde, décédée après son arrestation à Téhéran parce qu'elle enfreignait le très strict code vestimentaire s'appliquant aux femmes.
Selon les organisations de défense des droits humains, près de 15.000 personnes ont déjà été arrêtées et au moins 300 tuées.
L'Union européenne avait déjà imposé des sanctions mi-octobre contre la "police des mœurs" iranienne et 11 hauts fonctionnaires.
Elle avait par ailleurs inscrit sur la liste des sanctions trois hauts gradés et le constructeur de drones Shahed Aviation Industries pour avoir fourni ce type d'engins à la Russie, qui les a utilisés dans sa guerre en Ukraine. Téhéran n'a reconnu qu'à la mi-octobre avoir fourni des drones à Moscou avant l'invasion du pays fin février, après avoir dans un premier temps nié les accusations répétées de Kiev et de ses alliés occidentaux.
Quant aux allégations de livraison par l'Iran de missiles à la Russie, "il n'y a pas de preuve" en ce sens, a indiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Interrogé sur les mesures de représailles de Téhéran aux sanctions européennes (8 personnes et 12 organisations visées), l'Espagnol a considéré que c'était "une erreur, en particulier, de sanctionner des parlementaires pour avoir fait leur travail". Mais tous les régimes qui ont été sanctionnés par l'Union européenne adoptent des représailles, a-t-il fait observer, citant la Russie et la Chine. "Nous y sommes préparés".
Quant à savoir si cette crise conduira à la mort de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, "le meilleur moyen de s'assurer que l'Iran ne se nucléarise pas est de continuer à travailler" sur cet accord, selon Josep Borrell. "Ce n'est pas en bonne voie, c'est l'impasse, mais le travail continue".