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Les nouveaux seniors ne veulent pas entrer en maison de repos

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Les lieux de vie et de soins de demain et d’après-demain : voilà un thème social à aborder d’urgence ! Actuellement, la moyenne d’âge des personnes qui entrent en maison de repos est de 80-84 ans. Cette population, de plus en plus nombreuse et de plus en plus âgée, est en meilleure santé qu’auparavant. Mais le problème, c’est que les structures pour les accueillir deviennent de plus en plus obsolètes, comme l’explique Anne-Marie Balthasart, membre du Comité d’Avis Personnes âgées de la Fondation Roi Baudouin. A cela, on peut ajouter que les structures actuelles font souvent peur aux seniors.

L’indépendance intellectuelle

Ce que les seniors veulent en priorité, c’est garder leur indépendance intellectuelle et ils veulent participer activement aux milieux de vie dans lesquels ils vont s’intégrer. Ils ne sont plus une population passive. Ils ne veulent en tout cas plus qu’on les considère comme telle, ils veulent rester actifs. C’est là qu’entre en jeu l’autodétermination.

L’autodétermination, c’est le fait que quelqu’un puisse décider par lui-même. Mais pour les personnes âgées, ce n’est pas aussi simple ! Par exemple, celles-ci peuvent faire une demande afin d’avoir une aide à domicile. Elles pourront éventuellement choisir le jour de passage de l’aide, mais ce ne sera certainement pas le cas pour l’heure. Si la personne habite dans une maison de repos, elle devra aller au déjeuner à une heure précise. Idem pour le nettoyage de sa chambre, se laver, peut-être même la mise au lit et le lever. Il y a forcément un cadre de vie. Ce qu’Anne-Marie Balthazar explique, c’est qu’il faut essayer de croiser les attentes des seniors et les conditions dans lesquelles fonctionnent les entreprises et le personnel qui y travaille.

© Maskot / Getty Images

L’approche tubbe

Avec cette approche, l’idée est de partir sur de la cogestion et de la coorganisassion. Le but est vraiment de tout faire ensemble, comme l’explique Marine Duarte, coordinatrice de la qualité des soins à la maison de repos et de soins Sainte-Monique. Ce modèle est basé sur 3 piliers : la participation, l’autonomie et le relationnel. Avec 6 principes : l’autonomie, le respect, la communication, le coaching, l’ouverture sur le monde… L’approche tubbe est un guide, on n’impose pas les choses aux gens. Avec ces piliers, la question principale est de savoir comment on va mettre toutes ces réalités en pratique. Cette structure s’adapte tout simplement à certaines personnes âgées qui ont des troubles cognitifs. Cela permet d’être souple et créatif, de ne justement pas rester figé dans un règlement qui ne correspondrait plus à la prise en charge actuelle. Grâce à cette approche, l’idée principale est vraiment de donner à nos séniors le pouvoir de décider de ce qu’ils veulent. Beaucoup de choses sont possibles… dans les limites de ce qui est possible, raconte Marine Duarte.

Les maisons partagées

Il y avait un manque de cet habitat collectif destiné aux personnes plus âgées en couple et dont l’une d’entre elles a un trouble cognitif, explique Valentine Charlot qui est à l’origine du projet alternatif d’habitat pour personnes vivant avec des troubles cognitifs (type Alzheimer) : "Un nouveau Chapitre". Lorsqu’un des deux conjoints a un trouble cognitif, le choix est très restreint. Les proches s’épuisent. Alors que faire dans ce cas ? Les conjoints ne veulent pas être séparés. Il est inimaginable pour eux qu’il y en ait un en maison de repos et l’autre à la maison. Et bien souvent, l’un des deux ne veut pas aller non plus en maison de repos car ça n’est pas vraiment adapté pour lui ou elle, il n’y a pas vraiment d’intimité…

L’idée première est vraiment de garder le lien du couple et de disposer en plus d’une maison de vie et de soins. Valentine Charlot explique qu’ils tentent de s’adapter le plus possible aux besoins des personnes, en essayant de savoir ce qu’elles souhaitent et comment elles veulent fonctionner ensemble.

Puisque des professionnels et des volontaires vont prendre le relais, cela apporte un soutien pour l’aidant proche car son conjoint est accompagné toute la journée. De cette manière, l’aidant proche va pouvoir décider d’accompagner son ou sa conjoint(e) ou de rester dans son appartement ou d’exercer une autre activité. C’est vraiment à la personne de choisir comment elle va se ressourcer.

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