L’Ordre de la Jarretière est instauré par Edouard III lui-même, vers 1348. Il choisit comme devise, en français dans le texte :"Honi soit qui mal y pense". Son sens est encore aujourd’hui énigmatique. On entend souvent qu’elle doit, tout comme le nom de l’ordre, son origine à une anecdote cocasse. Lors d’un bal, la jarretière d’une dame tombe au sol, le roi la ramasse, et pour faire taire les moqueries déclare cette phrase qui signifie à pu près "que ceux qui s’en moquent soient détestés".
Mais là encore, l’histoire est erronée. Car au 14e siècle, la jarretière est un attribut vestimentaire masculin, les femmes n’en porteront que plus tard. C’est au 15e siècle, lorsque l’on tente de trouver une signification à ce nom étrange et à cette devise qu’on ne comprend pas, que le mythe du bal prend forme. Bien entendu, cette dame d’abord inconnue, fini par prendre l’identité de la comtesse de Salisbury, qui est devenue au fil des récits successifs non plus la victime d’un viol, mais la maîtresse passionnée du roi, pour qui il est même allé jusqu’à créer l’ordre le plus prestigieux d’Angleterre et le plus anciens ordres de chevalerie encore en activité au monde.
La fiction a donc pris le pas sur les faits historiques au cours des siècles, jusqu’à ce qu’au 17e, des historiens tentent de remettre de l’ordre dans cette vérité alternative, et vont souligner les incohérences entre les différents récits. Actuellement, on sait donc que les origines de la création de l’Ordre de la Jarretière sont floues. On ne connaît pas la date de création avec précision, et on ignore les raisons qui ont poussé Edouard III a le fonder et à le baptiser de la sorte.