Plus de deux ans après l’entrée en vigueur du Brexit, les pêcheurs irlandais se disent sacrifiés au profit des Britanniques. Des tonnes de poissons sont en jeu dans ces eaux convoitées par le monde entier. Derrière, toute une économie se retrouve en péril. Suivez ce reportage de Transversales, réalisé par Laura Taouchanov.
Au village côtier de Castletownbere, dans le sud-ouest du pays, avec son paysage de roches et de marais, la mer est la pierre angulaire depuis trois générations. Depuis le Brexit, désespoir et colère animent les pêcheurs et leurs familles. La pêche reste leur principale économie. Dan, pas de diplômes, n’a pas de plan B pour rebondir. Sa mère témoigne : "On a des familles et c’est toute une économie locale qui dépend de la pêche. En ce moment, on lutte tous. Il n’y a pas d’autres options que la pêche ici".
Avec l’aide de l’Union Européenne, le gouvernement irlandais vient de mettre en place un plan de rachats des bateaux pour équilibrer la flotte en fonction des nouveaux quotas et dédommager les pêcheurs. Une fois vendus, les bateaux seront détruits afin de s’assurer qu’ils ne retourneront pas en mer. Barry, pêcheur, fustige cette décision : "Il y a eu des gagnants et des perdants avec le Brexit. Nous, nous sommes comme des prostituées. On nous paye pour que nous renoncions à notre mode de vie. Il faut respecter les gens davantage".