L’équipe de " Grandeur Nature " débarque, après cette échappée dans la Dordogne, à Périgueux, chef-lieu et préfecture du Département de la Dordogne. Mais pas seulement. Au cœur des quatre Périgord, la capitale périgourdine est dominée par la fameuse cathédrale romano byzantine Saint-Front, vénérée par les archéologues du monde entier. Elle fut restaurée par l’architecte Abadie à qui l’on doit la basilique du Sacré-cœur. C’est à l’ombre de ses murs que se déroulent les échoppes de maraîchers, lors du marché dominical. Son histoire très riche a laissé quelque 53 monuments historiques répertoriés. Périgueux, c’est aussi sa rivière : l’Isle-, ses nombreuses venelles et les façades Renaissance des hôtels particuliers. Vesunna, son site musée gallo-romain conçu par Jean Nouvel, présente les origines romaines de Périgueux sur les vestiges d’une vaste demeure qui propose d’exceptionnelles collections archéologiques.
Après Périgueux, on met le cap sur Brantôme, dans le Périgord Blanc, à une demi-heure de voiture où l’équipe d’Adrien Joveneau a fixé rendez-vous à Pierre Peron, guide conférencier de l’Office de Tourisme Périgord Dronne Belle. Brantôme, la Venise du Périgord est une ville riante qu’éclaire la Dronne, une cité chargée d’histoire et une terre de pèlerinage où les frères Bénédictins s’établirent jusqu’en 1790 dans une magnifique abbaye. Elle barre la colline dans laquelle les moines ont creusé quelques caves. Sous le nom de plume de Brantôme, Pierre de Bourdeilles, abbé et seigneur de la ville fut l’auteur du premier ouvrage libertin de la littérature française " La vie des dames galantes ". Brantôme, cette ville où se faufile la Dronne en léchant le jardin public, offre un décor médiéval ciselé et onirique, baigné dans la nostalgie d’antan.
Mais les richesses du Périgord ne se résument pas à ses villes de pierre ocre, merveilleux garde-meubles de l’histoire, il est aussi le terroir de la ruralité, liée à la terre depuis l’abandon des forges et des petits métiers. Harrison Barker, voyageur anglais du XIXe siècle, journaliste de formation, a raconté son périple en Périgord à pied et en bateau lors des étés 1892 et 1893. Dans son livre " Two summers in Guyenne, chronicle of the wayside and waterside”, il relate sa longue randonnée et, passant par Brantôme, écrit : " Il y a quelque chose dans l’aspect de ces lieux qui rappelle l’esprit de Shakespeare, de Spencer et de tous les poètes et conteurs du XVIe siècle. Vous êtes dans leur monde et le XIXe siècle n’a rien à faire ici. "
Son périple a été traduit en français sous le titre " Chemins de terre " : il suffit de poser ses pieds dans les pas du voyageur anglais pour découvrir la vraie nature, les moulins, les dolmens, les villages blottis autour des églises romanes. " Un guide de ses randonnées est disponible dans toutes les agences de tourisme. Une manière idéale de découvrir la région au plus près !
Le Périgord déroule les produits de sa terre, une terre autrefois peuplée de paysans et d’amoureux de la bonne chère. Il est vrai qu’ils n’avaient qu’à se baisser pour faire provision de châtaignes, de noix, de pommes, de coings, de fraises, de cèpes et d’une variété infinie d’autres fruits et légumes. C’est en Périgord que l’on prépare la mique et que l’on perpétue la tradition du chabrot (faire chabrot, c’est tremper son vin dans le bouillon).
Au restaurant " Chez Boco de Liens ", toujours à Brantôme, on ne fait pas chabrot. Mais on y mange bien et on y mange vert. Xavier Lignac et son équipe se fournissent auprès des producteurs locaux et proposent leurs spécialités dans des bocaux en verre. Avec un mot d’ordre : le zéro déchet. Xavier Lignac a voulu réagir à ses précédentes expériences en restauration où, à la fin du service, il fallait sortir des poubelles en pagaille. Dans son restaurant, tout est recyclé, même la pulpe du concombre qui a servi à composer le gaspacho, les déchets verts vont au compost d’une association, les caisses de bière, les cageots de légumes, les boîtes d’œufs récupérés ou réutilisés.