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Les policiers qui bloquent le trafic : « entrave méchante à la circulation » ?

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Par Marc Oschinsky

Les différentes manifestations de grogne des policiers ont eu, ces derniers jours, des résultats apocalyptiques sur le trafic de la capitale. Les policiers peuvent-ils tout faire, ont-ils tous les droits ?

Avant de manifester, les organisateurs doivent demander une autorisation au bourgmestre de la commune où ils organisent leur marche. Celui-ci ne la donnera que si la police donne son feu vert. Mais quand les manifestants sont eux-mêmes des policiers, ça se passe comment ? Eh bien, à en croire Thierry Belin, secrétaire national du SNPS, un syndicat policier, les policiers sont des citoyens comme les autres, ils n’ont pas de passe-droit : " On avertit toujours les autorités, parce qu’une manifestation a des implications sur la circulation. La preuve, c’est que nos collègues en tenue sont là pour sécuriser la zone ".

Grève du zèle

Sauf que, subtilité, généralement quand les agents bloquent le trafic, c’est sous le prétexte de faire une grève du zèle, comprenez d’effectuer des contrôles tâtillons. Et ça, ce n’est pas une manifestation, ce sont juste des agents qui font leur travail. En tout cas, c’est comme ça qu’ils le présentent. Question à Thierry Belin : il n’y a pas parfois des supérieurs qui leur ordonnent de cesser de faire du zèle ?
- Ah, ça peut arriver.
- Et là, vous obéissez ?
- Ecoutez, nous sommes des gens obéissants, mais pas serviles…

Grève du zèle ou actions spontanées, on ne compte plus les embouteillages provoqués par les policiers. Or, récemment, à Liège, 17 syndicalistes FGTB ont été condamnés pour entrave méchante à la circulation. Ici, ce n’est pas aussi une entrave méchante ?

- Non pas du tout !
- C’est une entrave gentille ?
- Il n’y a pas eu d’entrave, on n’a pas bloqué la route avec des barrières, on n’a pas mis le feu à du matériel. Et on n’a pas détruit de mobilier urbain.

Combien de manifestants ?

Une distinction qui ne convainc pas tout le monde. En tous cas pas Maître Xavier Mercier. C’est lui qui défend les 17 de la FGTB. Et, devant la cour de Cassation, il se demande s’il ne prendrait pas l’exemple des policiers pour défendre sa cause : " Ah ça c’est très clair. A un moment donné, il ne faut pas qu’il y ait deux poids deux mesures. "

Au terme de toute bonne manifestation, les organisateurs publient le nombre de personnes présentes. La police publie elle aussi ses chiffres. Et ce ne sont JAMAIS les mêmes. Mais quand les organisateurs, c’est la police, ça se passe comment ? Thierry Belin : " En général, on tombe d’accord sur le chiffre. On ne se contredit pas… "

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