Livre et Podcast: mariage heureux? : C'était l'émission spéciale de Charlotte Dekoker, en direct depuis la foire du livre. Lectures, podcasts : la voix et les histoires sont indissociables. Pour explorer le pouvoir de la voix, elle accueillait Olivier Colignon, chercheur à l'UCL spécialisé sur la relation entre nos sens et notre cerveau, et les professionnelles de la voix et écrivaines Pascale Tison et Sophie Loubière.
Sophie Loubière se souvient de son premier rapport à la voix: "Quand j'étais tout petite, ma mère me lisait des histoires, les premiers émois liés au livre passent par la voix de ma mère." Et Pascale Tison rebondit ainsi: la voix, c'est l'essence même de la personne, on est présents dans notre voix. Mais pourquoi le souvenir de Sophie Loubière est-il si intense?
Ce pouvoir mystérieux de la voix à en fait des explications physiologiques. Le système auditif humain est prédisposé à traiter la voix de manière particulière, comme un objet auditif isolé des autres, Olivier Colignon soutient : "Va se développer dans le cerveau des enfants, très rapidement, des régions cérébrales dédiés au traitement de la voix humaines." Le cerveau humain est d'ailleurs doté d'une région cérébrale dédiée au traitement de la voix.
Mais toutes les voix n'ont pas le même effet sur le cerveau humain : "La voix n'est pas seulement une porte sur le langage. Chaque personne a une emprunte digitale liée à des qualités phénotypiques : la taille de sa gorge, sa langue, ses lèvres, sa cavité nasale". C'est ce qui construit le timbre d'une voix.
Une archive audio de Yannick Haenel unit la voix et la littérature sous le signe du témoignage : "La parole, c'est l'autre nom de la littérature".