Vers 11 heures 30, les fruiticulteurs sont arrivés à Auderghem, au siège de Comeos, la fédération du commerce. Leur message est adressé au secteur de la grande distribution: "L’objectif de cette réunion, c’est vraiment de faire comprendre à la grande distribution que maintenant, ça suffit, on doit se mettre autour de la table et avoir un dialogue constructif " explique Xavier Laduron, producteur de fruits à Dalhem.
Consommer les produits belges
Le moral dans les talons, Jean-Luc Dardenne, producteur à Meeffe, s’interroge : "Faut-il encore planter des pommes en Belgique ? A partir du moment où la grande distribution ne les veut pas dans les magasins et veut des pommes étrangères, que doit-on faire ? On a toujours produit des pommes en Belgique. Nous sommes reconnus mondialement pour la production de pommes et de poires. C’est un non-sens de ne pas produire ici et de faire venir des pommes de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud ou d’ailleurs. D’un point de vue écologique, où va-t-on ?"
Équilibrer les marges bénéficiaires
Les producteurs de fruits s’adressent au secteur de la grande distribution. Ils plaident pour obtenir une juste répartition des marges bénéficiaires.
Xavier Laduron poursuit : "Des fruits qui partent de chez nous à 50 centimes le kilo se retrouvent à 2 euros pour le consommateur. Les marges sont disponibles. Le consommateur n’a pas besoin de payer plus cher ses fruits belges. Il suffit que les marges soient réparties équitablement entre chaque acteur de la filière".
Réaction de la Fédération des commerces
De son côté, Comeos, la Fédération belge des commerces, estime que les grands magasins ne se réservent pas de marges exagérées au détriment des producteurs.
Le CEO de Comeos, Dominique Michel, réfute notamment l'affirmation des producteurs qui estiment que les supermarchés belges n'accordent pas assez d'importances aux pommes et aux poires nationales. "Nous sommes les meilleurs partenaires des producteurs de fruits belges", affirme-t-il. "Pas moins de 93% des poires sur les étalages de nos supermarchés, sont d'origine belge, pour les pommes c'est 68%". Dans son communiqué, Comeos explique également que les producteurs de fruits exportent massivement à l'étranger et note que l'effondrement des marchés russe et ukrainien implique un excédent de fruits qui entraîne une baisse de leur prix. La Fédération des commerces conclut en affirmant que les supermarchés ne tirent pas profit de la situation actuelle, car, d'après une étude de l'Observatoire des prix, la marge dans le commerce belge est de seulement 1,29 %.
Une consultation entre Comeos et les producteurs est prévue prochainement pour discuter des problèmes actuels.