"L’Enseignement ? Une compétence de merde !" C’est l’avis d’un certain nombre de personnalités qui ont partagé avec Caroline Désir pendant l’été 2019, peu avant que cette dernière soit désignée ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais rien ne pouvait empêcher cette native de Bruxelles de prendre les commandes d’un secteur qu’elle suivait depuis 10 ans. Et si on lui avait dit qu’elle allait passer des mois à gérer une pandémie mondiale qui allait entraîner la fermeture des écoles, la mise sur pied au forceps de l’enseignement à distance, et une grande souffrance des élèves, des enseignants, et des directions, aurait-elle accepté le job ? "Si j’avais su, je ne sais pas ce que j’aurais dit", admet-elle dans un sourire.
La carrière de Caroline Désir ressemble à un long fleuve tranquille. Petite fille modèle, danseuse acharnée pendant plus de 10 ans, elle se destine, sans guère de conviction au début, à étudier le droit. Le droit, c’est "sans risque" et Caroline Désir n’aime pas le risque. L’appétence pour les matières sociales suivra rapidement. La politique ? Même pas en rêve. Son grand-père a beau être bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert pendant près de 30 ans, ministre bruxellois pour le FDF, les discussions politiques du dimanche lui passaient largement au-dessus de la tête.
Mais il y a parfois des hasards de la vie qui vous font changer de course. Et c’est ainsi que l’avocate devient d’abord collaboratrice de cabinet, puis élue et enfin ministre.
Tout ne s’est pas passé sans embûches et certains pouvaient douter de l’adéquation entre un caractère "idéaliste" et les affres de la politique, qu'elle soit locale ou particratique. Mais à 45 ans, Caroline Désir semble parfaitement en équilibre. Et sa carrière pourrait l’amener plus haut.