Début décembre, une habitante de Woluwe Saint-Pierre avait constaté que les mangeoires pour oiseaux qu’elle avait installées dans son jardin avaient été brisées et pillées. Se demandant quel animal avait bien pu faire autant de dégâts, elle a installé une caméra. Et a découvert que le coupable n’était autre qu’un raton laveur. Ces mammifères omnivores sont-ils sur le point d’envahir la Région ? Probablement pas, mais la prudence s’impose…
Avec son petit masque de Zorro, ses pattes semblables à des mains et sa longue queue rayée, le raton laveur a plutôt l’air mignon, limite craquant. Mais il arrive que cet animal soit porteur de maladies, de vers et de parasites qui peuvent se transmettre aux humains. Et surtout, cette espèce invasive n’a pas sa place chez nous. Originaire d’Amérique du Nord, dépourvu de tout prédateur, le raton laveur risque de déséquilibrer notre écosystème en s’attaquant aussi bien aux récoltes qu’aux oiseaux… Et à la nourriture déposée pour ces oiseaux, comme cette habitante de Woluwe a pu le constater.
Il semblerait que les premiers ratons laveurs aient été importés en Europe dans les années 1930. Par la suite, ils se seraient multipliés, d’abord en Allemagne et au Luxembourg, puis, petit à petit, ils auraient colonisé également la Wallonie, où on en compterait déjà quelques dizaines de milliers.
A Bruxelles, ils sont encore fort rares. En juillet dernier, un jeune adulte avait été capturé en lisière de la forêt de Soignes, au Rouge-Cloître. Pour l’animal repéré à Woluwe, Bruxelles Environnement avait demandé à une association flamande de tenter de le capturer. L’objectif était, une fois attrapé et sorti de quarantaine, de le confier à un zoo. Mais ce fut peine perdue. Le raton laveur n’est plus réapparu dans le jardin. Selon un spécialiste, deux explications à cette disparition : " soit les propriétaires ayant enlevé la nourriture des oiseaux, il est reparti en forêt, soit il est mort. Il faut savoir que ces animaux sauvages ne survivent pas longtemps en ville, où ils sont victimes, notamment, du trafic. A titre d’exemple, la moyenne d’âge des renards bruxellois ne dépasse pas deux ans. "
Eviter de se retrouver avec cet hôte indésirable dans votre jardin est donc plutôt une bonne idée, aussi bien pour vous que pour la faune locale et, en fin de compte, aussi pour lui. Pas question, évidemment, de cesser de nourrir les oiseaux en hiver. Mais placer les mangeoires hors de portée de ces mammifères semble plutôt une bonne idée…