Belgique

Les réactions critiques à la réforme des pensions

Par Carl Defoy

Les pensions belges viennent de connaître une nouvelle réforme. Pour la première fois, la pension minimale sera conditionnée à des années de travail effectif. Par ailleurs, le bonus pension, un moment disparu des écrans, fait son retour. Ce sont les deux points qu’on souligne à l’issue de la négociation. Un résultat en demi-teinte qui aujourd’hui est diversement commenté.

Dans la majorité

Au sein des partis qui constitue la Vivaldi, on ne cache pas que l’accord a des airs de plus petit commun dénominateur. Mais on se plaît à souligner les points en phase avec ses vues.
Alexander De Croo, Open Vld, met en avant le fait que celui qui travaille effectivement voit sa carrière valorisée par une meilleure pension. Karine Lalieux, PS, salue un "accord qui soutient l’emploi et les femmes", ce que souligne aussi son collègue Ecolo, Georges Gilkinet. AU MR, Georges-Louis Bouchez est plus critique mais se félicite de l’exigence de travail minimum. Comme lui, Conner Rousseau, Vooruit, regrette que le financement des pensions n’ait pas été conforté. Groen, par la voix de Jeremie Vaneeckhout et le CD&V par celle de Sammy Mahdi parlent d’avancées mais aussi de long chemin sur lequel devoir encore avancer.

Chez l’opposition

La N-VA n’est guère impressionnée par les acquis de la réforme. C’est, dit Peter De Roover, chef de groupe à la Chambre, un non-accord symbolique qui ignore la facture du vieillissement de la population.
Défi parle de " réformeke " au bout d’un an de psychodrame au sein de la Vivaldi. Tout au plus, la réforme corrige certaines injustices en oubliant au passage le financement du système sur le long terme, les pensions complémentaires et la pénibilité au travail.
Le PTB souligne aussi ce point et regrette que l’âge de la retraite n’ait pas été examiné.
Les Engagés questionnent le gouvernement sur le niveau des pensions toujours plus bas que chez nos voisins et l’absence de réponse aux problèmes de pénibilité.

Les partenaires sociaux

Le financement à long terme des pensions ne fait pas partie de l’accord. Cet aspect-là a été renvoyé aux partenaires sociaux. Le gouvernement leur demande un rapport et des propositions avant la fin d’année. Manifestement, ces derniers n’entameront pas le travail dans les meilleures dispositions.
Côté patronal, la FEB estime que la réforme apporte "tout au plus quelques corrections sociales qui contribuent peu à renforcer le système". L’UCM parle de mini-réforme décevante et manquant de courage tout comme le SNI.
Côté syndical, la FGTB regrette que le gouvernement n’ait pas été au bout de la correction des injustices puisque, dit-il, il ne prend pas en considération le chômage temporaire dans le calcul des pensions et oblige les temps partiels féminins à travailler 32 ans si elles sont comme c’est souvent le cas, employées à mi-temps.

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