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Les républicains échouent à élire le président de la Chambre américaine des représentants au premier tour

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Par AFP, édité par Estelle De Houck

Les élus de la Chambre américaine des représentants ne sont pas parvenus mardi à élire un président au premier tour après l'échec du républicain Kevin McCarthy, une première en 100 ans. 

Grand favori pour remplacer Nancy Pelosi, le quinquagénaire n'a pas su calmer la fronde émanant d'un groupe de trumpistes ne le jugeant pas assez conservateur - une illustration des dissensions au sein du parti d'opposition à Joe Biden.

Les représentants de la Chambre continueront à voter jusqu'à ce qu'un "speaker" soit élu.

Une majorité de 218 voix nécessaires

Les républicains, qui se sont emparés de la majorité à la chambre basse aux élections de novembre, ont promis d'user de leur nouveau contre-pouvoir en ouvrant une série d'enquêtes sur le président américain, centrées par exemple sur sa gestion de la pandémie.

Mais avant de lancer de telles hostilités, ils doivent à tout prix s'accorder pour élire le président de la Chambre des représentants. L'élection du "speaker", le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, nécessite une majorité de 218 voix.

Au premier tour, Kevin McCarthy, membre de l'état-major républicain depuis plus de 10 ans, n'en a recueilli que 203, 19 élus trumpistes ayant décidé de jouer les trouble-fête. "Kevin ne croit en rien, il n'a pas d'idéologie", a ainsi taclé Matt Gaetz, turbulent élu de Floride.

L'élection d'un président de la Chambre des représentants pourrait être l'affaire de quelques heures... ou de plusieurs semaines : en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

Kevin McCarthy n'a pour l'instant pas de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.

Aubaine pour Biden ?

Avec les républicains majoritaires à la Chambre, Joe Biden et les démocrates ne pourront pas faire passer de nouveaux grands projets. Mais avec un Sénat aux mains des démocrates, leurs rivaux non plus. 

Se retrancheront-ils dans une opposition systématique? Il faudrait pour cela qu'ils arrivent à faire bloc, alors que certains de leurs élus ont - comme lors du vote du budget avant Noël - voté avec les démocrates. L'élection du "speaker" servira donc aussi à mesurer leur capacité de nuisance pour le président.

Etre face à une Chambre hostile pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s'il confirme son intention de se représenter en 2024 - décision qu'il doit annoncer en début d'année.

En cas de paralysie législative, il rejettera sans aucun doute la faute du blocage sur des républicains fragilisés, espérant ainsi tourner la situation à son avantage.

Sur le même sujet : Extrait JT (04/01/2023)

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