Les réseaux sociaux éthiques grâce aux logiciels libres : l’exemple de Mastodon

Pour Olivier Meunier, un logiciel libre répond à 4 règles de bases :

• On peut utiliser le logiciel comme on veut
• On peut explorer le code du logiciel, ce qu’il y a dedans, apprendre
• On peut modifier, adapter ce code à nos usages personnels
• On peut distribuer le logiciel à notre entourage voire nos clients.

Pour présenter Mastodon, Olivier Meunier part d’une analogie : "Twitter pourrait être comparé à un gros bateau qui a tout à coup un problème (un iceberg, par exemple). Les gens se disent qu’il faudrait quitter ce bateau non conduit comme on le souhaiterait et cherchent des canots de sauvetage. Mastodon est une sorte de flotte de petits bateaux plus ou moins grands qui pourraient accueillir les personnes qui quittent le paquebot. Avec l’idée aussi que chaque bateau a sa culture, son style et sa modération".

Les serveurs des logiciels libres sont modérés par des bénévoles et des professionnels qui sont proches de nous et non centralisés à l’autre bout de la planète. La communauté peut ainsi mieux contrôler ce qui est dit. Une sorte de retour aux origines du web créé il y a 40 ans…

Selon Nicolas Pettiaux, enseignant et président de Educode asbl : "Les utilisateurs et les gestionnaires des instances vont pouvoir complètement contrôler l’entièreté des messages. Il n’est plus possible d’avoir une seule personne au centre qui contrôle tout, que ce soit un gouvernement ou une société".

Contrairement à Twitter pour lequel la création d’un compte nous permet d’être directement actifs, il faut, dans le cas de Mastodon, choisir son serveur ou instance.

Mastondon compte des milliers de serveurs. Mais lorsqu’on y est inscrit, on est connecté à tous ceux auxquels ce serveur est relié.

Nicolas Pettiaux nous explique comment créer un compte sur Mastodon via le site https://joinmastodon.org/fr :

D’abord, il est nécessaire de choisir une instance sur laquelle créer votre login. Pour ce faire, choisissez celle qui correspond à votre communauté, et de préférence une petite instance locale qui répond à vos attentes, à votre langue, votre lieu… Attention : certaines instances refusent actuellement l’accès car il y en a trop à certains endroits. Dans tous les cas, vous aurez connaissance de tous les messages pour autant que les autres utilisent la même instance.

Pour Nicolas Pettiaux, changer ses habitudes n’est pas facile. Ceux qui utilisent habituellement un réseau social centralisé (Twitter, Facebook…) éprouvent des difficultés à se soumettre à des algorithmes qu’ils ne connaissent pas.

Changer demande un effort et d’assumer le choix !

Beaucoup de fonctionnalités n’existent pas encore dans Mastodon. Soyons indulgents ! Ce sont des bénévoles qui y travaillent… Ou aidons-les.

En tant que logiciel libre, Mastodon possède une ambiance de travail plus conviviale. C’est un espace de partage.

Il y a peu ou pas de harcèlement car les outils sont plus développés et les modérateurs sont proches des utilisateurs.

Enfin, il existe d’autres services travaillant sur le même protocole auxquels nous pouvons nous connecter sans devoir s’inscrire sur chacun, comme Peer Tube (pour des vidéos) ou Pixelfed (pour des images),…

► Bref, il existe donc bien un monde parallèle aux GAFAM, et facilement accessible.

Nicolas Pettiaux et Olivier Meunier nous feront encore découvrir le monde des logiciels libres dans Tendances Première. A suivre donc.