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Les rhododendrons face aux sécheresses du changement climatique, stop ou encore ?

Magnifique rhododendron aux fleurs mauves.

© Getty Images

Par Luc Noël via

En mai, les rhododendrons et azalées sont en fleurs. Dans les pépinières spécialisées et lors des foires, les jardiniers se laissent séduire par de nouvelles variétés. Mais ces plantes ont-elles encore un avenir dans les jardins alors qu’elles redoutent le manque d’eau ?

L’été 2022 nous a déjà mis face aux évolutions du changement climatique annoncées pour les années à venir : des vagues de chaleur avec le mercure du thermomètre à 40 °C, une sécheresse profonde, des impacts importants sur la végétation et des restrictions d’usages de l’eau.

Durant cet été de records, les rhododendrons ont figuré parmi les plantes qui ont le plus souffert des fortes températures et du manque d’eau. Dans des jardins, des arbustes qui avaient prospéré année après année pour former de beaux volumes avaient perdu en septembre une large proportion de feuilles brunies par la sécheresse…

Un rhododendron dont le feuillage a séché devra puiser dans ses réserves pour former une nouvelle ramure. Une plante déjà affaiblie par des sécheresses précédentes pourrait ne plus en être capable et mourir.
Un rhododendron dont le feuillage a séché devra puiser dans ses réserves pour former une nouvelle ramure. Une plante déjà affaiblie par des sécheresses précédentes pourrait ne plus en être capable et mourir. © Getty Images

Un enracinement superficiel

Les rhododendrons ont un grand handicap face à la sécheresse. Non seulement leur enracinement peu profond est constitué d’une masse compacte de fines racines qui s’étend en largeur sous la surface du sol, mais ces plantes ont aussi besoin d’un sol qui reste frais. Dès que la sécheresse descend en terre, les racines manquent d’eau et les plantes sont en souffrance.

C’est durant l’été que se forment les boutons floraux qui s’épanouissent au printemps suivant. Faute d’humidité en suffisance, ils avortent ou tombent après l’hiver. La floraison printanière est compromise.
C’est durant l’été que se forment les boutons floraux qui s’épanouissent au printemps suivant. Faute d’humidité en suffisance, ils avortent ou tombent après l’hiver. La floraison printanière est compromise. © Getty Images

Bien planter, pailler et pourra-t-on arroser ?

C’est en connaissant bien le type d’enracinement des rhododendrons qu’on peut les aider à affronter au mieux la sécheresse.

  • Privilégier une zone du jardin où le sol reste frais plus longtemps quand sévit la sécheresse. Pas de terres qui restent gorgées d’eau en hiver. Idéalement avec un peu d’ombre, à l’abri des vents forts.
  • Lors de la plantation, ne pas ameublir le sol en profondeur comme pour les autres arbustes. Travailler plutôt en largeur pour favoriser un bon développement latéral des racines. Incorporer de la terre de bruyère pour une bonne acidité du sol. Elle contribuera à conserver l'humidité.
Planter dans une bâche  n’est pas une bonne idée. Si elle peut conserver l’humidité, elle prive le sol d’apports de matières organiques. La vie biologique se réduit et la terre se compacte, réduisant la percolation de l’eau de pluie auprès des racines.
Planter dans une bâche n’est pas une bonne idée. Si elle peut conserver l’humidité, elle prive le sol d’apports de matières organiques. La vie biologique se réduit et la terre se compacte, réduisant la percolation de l’eau de pluie auprès des racines. © Getty Images
  • Arroser régulièrement les nouveaux sujets durant l’été, pendant au moins les deux premières années, idéalement avec de l’eau de pluie, car le calcaire de l’eau de distribution réduit l’acidité du sol nécessaire aux rhododendrons.
  • Effectuer un apport annuel de terre de bruyère sur la masse racinaire.
  • Pailler abondamment sur une large surface autour des arbustes, avec une bonne épaisseur, afin de conserver l’humidité du sol le plus longtemps possible.
  • Face au devoir commun de gérer les ressources en eau avec responsabilité, faut-il envisager de mettre en place un système d'arrosage goutte-à-goutte au pied des rhododendrons afin de ne pas risquer de les perdre ?
Afin de protéger à temps les plantes les plus fragiles, une attention doit maintenant être apportée à l'évolution de la sécheresse, en employant un appareil de mesure ou en enfonçant les doigts dans la terre pour vérifier si elle est toujours fraîche.
Afin de protéger à temps les plantes les plus fragiles, une attention doit maintenant être apportée à l'évolution de la sécheresse, en employant un appareil de mesure ou en enfonçant les doigts dans la terre pour vérifier si elle est toujours fraîche. © Getty Images

Bénéficier des meilleurs conseils

Quelles variétés faut-il maintenant privilégier ? Comment les cultiver ? Plus que jamais, l’expertise des pépiniéristes spécialisés doit être mise à contribution. Leurs connaissances et leur expérience de terrain aideront les jardiniers passionnés à perpétuer les intenses floraisons printanières des plantes acidophiles.

Le pépiniériste Serge Wauthier figure parmi les meilleures références en matière de rhododendrons et azalées. Jardins & loisirs a visité sa pépinière à Court-Saint-Etienne.

Pépinière Wauthier à Court-Saint-Etienne

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Désormais, on ne peut plus acheter un rhododendron sur un simple coup de cœur pour sa floraison. Il faut privilégier les variétés les plus résistantes aux nouvelles conditions climatiques. Le conseil des pépiniéristes spécialisés est essentiel.
Désormais, on ne peut plus acheter un rhododendron sur un simple coup de cœur pour sa floraison. Il faut privilégier les variétés les plus résistantes aux nouvelles conditions climatiques. Le conseil des pépiniéristes spécialisés est essentiel. © Getty Images

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