18 mars 1314 à Paris, au cœur de la capitale, sur l’île aux Juifs, tout près de l'île de la Cité, brûle un condamné très particulier : Jacques de Molay, dernier grand maître de l’ordre des Templiers. Cet ordre de chevalerie tricentenaire disparaît dans les flammes du brasier, non sans un dernier coup d’éclat. De Molay prépare un coup, mûri et mis en place du fond de sa cellule. Il compte bien faire vaciller la couronne de France, portée par Philippe IV dit le Bel.
L’homme prêt à mourir est âgé de 68 ou 69 ans. Sa vie a été consacrée à la défense de la Terre Sainte et à la survie de son ordre de chevalerie : les Templiers. Ces soldats de Dieu sont en disgrâce depuis sept ans aux yeux du roi de France.
Peu avant de disparaître dans les flammes, de Molay maudit Philippe IV, le pape Clément V, et Guillaume de Nogérat, le chevalier qui a procédé à son arrestation. C'est ce que relate Maurice Druon dans la saga romanesque des Rois maudits, écrite six siècles plus tard, entre 1955 et 1977. Les trois hommes meurent en effet dans les mois qui suivent, dans des circonstances mystérieuses.
L'affirmation est encore plus tragique pour la dynastie capétienne : les trois fils de Philippe le Bel se succèdent sur le trône et meurent en l'espace de 15 ans, sans héritier mâle. Le décès de Charles IV le Bel en 1328 ouvre ainsi la porte à une querelle historique pour le trône, la fameuse guerre de Cent Ans.
Mais pourquoi de Molay, fidèle représentant du pape, se retrouve en porte-à-faux avec Clément V et le roi de France ? Peut-on expliquer tous ces décès suite à cette 'malédiction' de manière rationnelle ?