"Le roman laisse beaucoup de place à l’imagination et la fiction télévisée investit cet espace : elle précise l’œuvre ou lui donne une autre dimension", ajoute-t-elle, dans un entretien à l’AFP.
Cet appétit pour les livres des plateformes de vidéos à la demande, en quête de contenus originaux, fait les affaires des éditeurs.
Chez Editis, "nous avons multiplié par deux entre 2020 et 2021 le nombre d’options posées sur un livre par un producteur", indique à l’AFP Alexandra Buchman, directrice des droits audiovisuels du deuxième groupe français d’édition. Une option est une période définie contractuellement – le plus souvent un ou deux ans — pour développer un projet d’adaptation.
"Et au moins les deux tiers de ces options concernent des adaptations pour des séries ou la télévision, le reste est pour le cinéma", ajoute-t-elle, précisant que le rapport s’est inversé il y a deux ou trois ans.
Avec la pandémie et la fermeture des salles obscures, le public s’est réfugié sur le petit écran, où l’offre s’est étoffée avec l’émergence de nouvelles plateformes comme Disney +, lancée aux Etats-Unis fin 2019 et établie au printemps 2020 en Europe, ou Apple TV, arrivée dans une centaine de pays fin 2019.
En outre, la réputation de ce que l’on appelait autrefois "feuilleton" s’est grandement améliorée. "Avant, les écrivains rechignaient beaucoup quand on leur parlait de télévision. Maintenant, tout le monde est biberonné à de 'super séries', américaines ou françaises", constate Mme Buchman. Des comédiens, comme le Français Omar Sy dans "Lupin", passent désormais d’un univers à l’autre, sans se poser de questions.