Regions

Les stocks de pellets s'amenuisent : va-t-on vers une pénurie ?

Des sacs de pellets dans un entrepôt à Flawinne.

© rtbf.be

Temps de lecture
Par Valentin Lecocq

Depuis plusieurs semaines, la situation est très tendue sur le marché du pellet. Les stocks s’amenuisent et les fournisseurs ont du mal à s’approvisionner. "Il y a du retard dans les livraisons, avec un mois de délai, alors que d’habitude c’est deux à trois semaines. On a même eu des livraisons par demi-camion, au lieu de camions complets”, constate Julien Gonze, administrateur délégué chez Joassin, une entreprise qui commercialise des pellets à Flawinne.

Le risque d'une pénurie semble donc être bien réel. Les causes de ces faibles stocks sont multiples.

Une forte demande

Cet hiver, la demande de pellets a fortement augmenté. La première explication de ce plus grand intérêt est saisonnière. C’est en effet à l’entrée de l’hiver que la demande est la plus importante. "Cet effet saisonnier a été accentué suite à la météo humide et pluvieuse de cet été. Les gens ont dû se chauffer et donc la demande a été importante tout au long de l’année"explique Pierre Martin, secrétaire général de la Fédération interprofessionnelle belge du Bois Énergie (FEBHEL).

De plus, la crise du coronavirus, les confinements et le télétravail que cela a engendrés, a eu pour effet que les citoyens se sont davantage chauffés.

Autre explication: la forte augmentation des prix du mazout et du gaz observée ces derniers mois. "Certaines personnes ont fait l’acquisition d’un chauffage à pellets, car cela reste moins cher de se chauffer avec ce type d’énergie", poursuit-il.

Un autre élément à souligner est que l’industrie a également augmenté sa demande en bois-énergie. En effet, la crise des scolytes touche petit à petit à sa fin, et les industries ont recommencé à s’approvisionner en pellets.

Si la demande augmente, l’offre - elle - ne suit pas. En cause : à nouveau, la météo capricieuse qui a impacté les exploitations forestières, qui n’ont ainsi pas pu produire à un niveau normal.

Pour résoudre cette instabilité sur le marché, la filière travaille pour augmenter ces capacités de production et de stockage, qui est d’aujourd’hui de 800.000 tonnes par an en Wallonie. "D’ici à 2025, on vise 20 à 25% de capacité de production en plus. Il faut néanmoins dire que certains projets ont pris du retard à cause du Covid ”, note Pierre Martin.

Une augmentation des prix

Bien que la situation soit difficile, parler de pénurie serait un peu exagéré selon Pierre Martin. "Je crois que les fournisseurs pourront quand même trouver les quantités suffisantes, grâce à l’exportation notamment. Mais il est clair qu’il risque d’y avoir des délais", explique-t-il.

Autre conséquence de cette situation, une augmentation des prix. "Ils ont déjà augmenté de plus de 50 euros pour une palette et on s’attend encore à des augmentations similaires, quasiment 100 euros de différence par rapport au prix de l’été. C’est quand même une augmentation historique pour le secteur”, constate Julien Gonze.

Dès lors, cette inflation a des conséquences pour le consommateur. Le prix d’une tonne de pellets devrait prochainement passer de 350 à 450 euros.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous