Les bains glacés sont plébiscités dans de nombreux pays nordiques pour leurs vertus mentales et physiques mais des chercheurs remettent en cause ces prétendues vertus des bains d’eau froide qui pourraient faire plus de mal que de bien.
Dans un article pour The Conversation, Heather Massey, de la Faculté des sciences et de la santé, Clare Eglin, de l’École des sciences du sport, de la santé et de l’exercice et Mike Tipton, professeur de physiologie humaine et appliquée, tous les trois à l’Université de Portsmouth, émettent des doutes quant aux effets que peuvent avoir les thérapies par le froid, notamment par les bains glacés.
Plébiscitée surtout par les sportifs de haut niveau pour diminuer les douleurs musculaires et accélérer le temps de récupération, la thérapie par l’eau froide peut prendre plusieurs formes : baignades en plein air dans des lacs, des rivières ou l’océan, douches glacées et bains remplis de glaçons. Dans tous les cas, les personnes passent dix minutes après l’exercice dans de l’eau froide à environ 10 à 15 °C.
Si de nombreuses personnes ont prétendu guérir des migraines, des états mentaux dépressifs ou des douleurs quelconques, une étude de 2014 soutient que ce serait l’effet placebo qui entraînerait ces guérisons miracles. Et si les effets positifs n’ont pas encore été démontrés par la science, les effets négatifs bien connus sont mis en avant par les trois scientifiques :
les blessures causées par le froid non glacial (au-dessus de zéro) : douleur, sensation altérée et sensibilité au froid des extrémités des membres dues à des lésions nerveuses et vasculaires causées par une répétition de bains glacés trop froid, trop long et trop souvent ;
le pied de tranchée : une nécrose des extrémités survenant entre 0 et 12 °C pouvant entraîner la mort. L’appellation vient du phénomène découvert lors de la première guerre mondiale où 75.000 soldats sont décédés des suites de ce phénomène entraînant une infection des membres.
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne en ce qui concerne ces effets, d’après les scientifiques, "les personnes d’origine africaine et caribéenne semblent être plus sensibles aux blessures causées par le froid non glacial".