Les impétrants ont sorti les pelleteuses. A Neder-over-Heembeek, sur le tracé de la future ligne de tram 10, les opérateurs de gaz, d’eau, d’électricité et de télécommunications sont sur le terrain dans le cadre des premiers travaux préparatoires comme l’indique un toute-boîte. Etonnant : le permis d’urbanisme relatif à ce projet n’a toujours pas été délivré, l’enquête publique n’a même pas encore démarré.
Ce n’est pas tout : plusieurs riverains sur le tracé du futur tram ont récemment reçu un courrier leur annonçant que la STIB va installer sur leur façade des attaches pour caténaires. Un test, en quelque sorte. "Mais ça, c’est clairement lié au chantier du tram lié à l’obtention d’un permis. Cette obtention de permis n’était pas acquise, ce chantier nous semble prématuré et tout à fait illégal", dénonce Claude Carpent, du Collectif "Non au tram à NOH".
Le futur tram 10 est un chantier prioritaire pour la STIB, ainsi que la Région et la Ville de Bruxelles qui veulent désenclaver Neder au moyen d’une ligne express qui partira du site de Solvay (et à proximité le site de Bpost et le futur nouveau Recypark) pour rejoindre le centre-ville. Mais son tracé interpelle riverains et commerçants locaux car il passera par la rue François Vekemans, l’artère centrale de Neder, que les habitants jugent étroite. Le tram, dont l’installation est estimée à 75 millions d’euros, générera des nuisances pendant le chantier et après.
Ma chambre est à trois mètres des rails
"Moi, ma chambre sera à 3 mètres des rails du tram. Cela va donc être un balai incessant tôt le matin jusqu’à tard le soir", soupire Claude Carpent, habitant rue Vekemans, qui parle de dépenses inutiles au regard de la faible demande locale et propose des alternatives comme notamment le renforcement de la fréquence des bus. Manifestation, pétition, interpellation au parlement bruxellois : rien n’a permis à ce stade au collectif de barrer la route au tram, qui n’a toujours pas son permis d’urbanisme.