Les Tunisiens élisent samedi leurs députés lors d'élections boycottées par la majorité des partis, dernière étape dans l'édification d'un système hyper-présidentialiste par le chef de l'Etat Kais Saied après son coup de force il y a un an et demi.
Le scrutin se déroule à l'issue de trois semaines d'une campagne électorale terne, avec très peu d'affiches de candidats dans les rues et en l'absence de débats sérieux, au moment où la population paraît surtout préoccupée par la dégradation continue des conditions de vie.
Une nouvelle chambre de 161 députés doit remplacer celle que Kais Saied a gelé le 25 juillet 2021, après des mois de blocages des institutions en place depuis la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, lors de la révolte des Printemps arabes de 2011. Le Parlement issu des législatives --après un second tour organisé d'ici début mars-- sera doté de compétences très restreintes en vertu de la nouvelle Constitution que Kais Saied a fait adopter cet été lors d'un référendum marqué par une abstention massive (près de 70%).
Il ne pourra pas destituer le président et il lui sera pratiquement impossible de censurer le gouvernement. Il faudra dix députés pour proposer une loi et le président aura la priorité pour faire adopter les siennes. Kais Saied a imposé un nouveau mode de scrutin majoritaire uninominal à deux tours qui réduit fortement le rôle des partis politiques, avec des candidats sans affiliation affichée.