Carnets d'opéra

Les WC plaqués or de Cléopâtre

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Nicolas Blanmont nous emmène voir un Giulio Cesare de Georg Friedrich Haendel au Nederlandse Opera.

A l’Opéra d’Amsterdam, Calixto Bieito met en scène Giulio Cesare in Egitto de Haendel. Le provocateur attitré du monde lyrique a beau multiplier les images chocs (la tête de Pompée déchiquetée en lambeaux de chair dans un sac en plastique, Cléopâtre en pin-up vulgaire et des cuvettes de WC en plaqué or pour le final), son travail ne convainc pas. Comme trop souvent, Bieito se contente d’appliquer une grille de lecture devenue stéréotypée (actualisation – sexe – violence) à l’œuvre, mais sans chercher à comprendre et à dessiner vraiment la psychologie des protagonistes. On a le sentiment d’un travail paresseux et peu inspiré, que la qualité technique du décor de Rebecca Ringst (un immense parallélépipède de métal qui tourne sur lui-même, se lève en diagonale et se transforme en écran vidéo) ne suffit pas à compenser.

Heureusement, il y a dans la fosse une Emmanuelle Haïm plus dynamique que jamais à la tête de son Concert d’Astrée, et une Julie Fuchs éblouissante de puissance et d’aisance dans le rôle de Cléopâtre. Autour d’elles, on retiendra aussi la formidable Cornelia de Teresa Iervolino, le César parfois un peu fatigué de Christophe Dumaux et le jeune contreténor Cameron Shahbazi en Tolomeo, un méchant d’anthologie qu’on aimera détester.

Au Nederlandse Opera jusqu’au 5 février, et à voir le 2 février sur Arte TV Concert.

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