Les villages africains reconstitués en Europe au tournant du XXe siècle devaient divertir le public tout en justifiant la suprématie des empires coloniaux. Ils ont aussi été des puissants vecteurs de stéréotypes racistes, comme l’illustre une exposition en Belgique.
Baptisée "Zoo humain. Au temps des exhibitions coloniales", l’exposition se tient jusqu’à début mars à l'Africa Museum à Tervuren.
Institution mondialement connue, le musée est historiquement lié à cette thématique puisqu’il est né à l’endroit précis où le souverain belge Léopold II avait recréé en 1897 trois "villages congolais" avec leurs cases aux toits de paille, dans une propriété de la famille royale.
Le futur Congo belge était alors la propriété personnelle du roi, et 267 femmes et hommes avaient été amenés de force pour être offerts en spectacle, assis devant leurs cases, à l’Exposition universelle de Bruxelles. Sept de ces Congolais en sont morts, de froid ou des suites d’une maladie.