En cette année 2023, la Belgique fête le 20e anniversaire du mariage homosexuel. La proposition de loi ouvrant le mariage à des personnes du même sexe est adoptée le 30 janvier 2003 par la Chambre des représentants, elle entre en vigueur le 1er juin suivant. Après les Pays-Bas en 2001, le royaume est donc le deuxième pays au monde à reconnaître aux homosexuels les mêmes droits et devoirs qu’aux couples hétérosexuels.

C’est là un bel aboutissement de bien des années de luttes pour l’égalité car, un homme qui aime un homme, une femme qui aime une femme, ça ne date pas d’aujourd’hui !

Inutile de revenir ici sur ce qu’a enduré le monde que l’on n’appelait pas encore gay, durant la Seconde Guerre mondiale. Ce sujet passionnant est développé, jusqu’au 10 décembre 2023, à la Caserne Dossin, à Malines dans l’exposition "Homosexuels et lesbiennes dans l'Europe nazie". Au travers de documents souvent jamais montrés en Belgique, une histoire l’une des nombreuses persécutions engendrées par l’hydre hitlérienne.

Même si elle vient de fermer ses portes, l’exposition " Constellations brisées ", à la Cité Miroir à Liège, évoquait la vie des femmes qui ont aimé des femmes durant le dernier conflit. Réalisée en collaboration entre Les Territoires de la Mémoire et Queer Code, une organisation française qui a pour sujet l’histoire des " personnes lesbiennes, gays, bies, trans et queer ", une démarche pour écrire collectivement leur histoire.

Le monde associatif LGBTQI + est très riche en Belgique. Ainsi, fondé en 1995, le Centre d’Archives et de Recherches pour l’Histoire des Femmes (CARHIF) est aussi spécialisé dans le " genre ". L’asbl conserve, étudie et valorise la mémoire des organisations militantes en matière d’égalité des femmes et des hommes. Parmi leurs activités, les expositions et les publications.

Quant au L-Tour, une idée de Marian Lens, comme on peut le lire sur son site internet, il " organise depuis 2014, des parcours et des événements lesbiens et arc-en-ciel pour faire connaître au départ de Bruxelles, l’histoire des communautés LGBTQI +, via des personnalités et des collectivités lesbiennes, homosexuelles, trans, intersexes… "

Toujours dans le contexte de la Gay Pride 2023, à deux pas de l'Atomium, le Design Museum Brussels propose l’exposition " Brussels Queer Graphics ", à ne rater sous aucun prétexte. Des années 1950 à aujourd’hui, l’utilisation du graphisme par les communautés LGBTQI+ est passionnante à découvrir !

Le Fonds Suzan Daniel, du nom de cette militante belge lesbienne, fondatrice du Centre Culturel Belge, consacré aux rencontres et activités des homosexuel(le)s, est incontournable. Ce centre de documentation conserve les souvenirs et archives des homos, des lesbiennes, des bi et des trans…

Enfin, pour (presque) terminer en chanson, la même année que la sortie du single de Charles Aznavour, " Comme ils disent ", dénonçant l’homophobie, Dalida chante aussi " Pour ne pas vivre seul, des filles aiment des filles, et l’on voit des garçons épouser des garçons… " dans " Pour ne pas vivre seul ". Icône du monde gay, elle interprétera, à partir de 1979, " Depuis qu’il vient chez nous ", l’histoire d’une homosexualité refoulée… encore aujourd’hui trop souvent une réalité.

Malgré les avancées en matière d’égalité, les droits des LGBTQI + sont encore loin d’être aboutis à travers le monde. Et surtout, il ne faut jamais oublier que rien n’est (définitivement) acquis…

À voir dans " Retour aux sources ", le documentaire " Lesbiennes, quelle histoire ? ", de Marie Labory et Florence d’Azémar, le samedi 27 mai à 20h35 sur La Trois et sur Auvio.