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"L’été sera chaud, l’été sera chaud" : au PSG, tout est à reconstruire, même les fondations

"L’été sera chaud, l’été sera chaud" : au PSG, tout est à reconstruire, même les fondations

© AFP or licensors

Par Antoine Hick

Son départ a été acté dans une triste indifférence générale. Comme s’il semblait convenu, d’un commun accord tacite, qu’il n’était déjà plus l’homme de la situation avant même d’être licencié. Après onze mois de galère, d’occasions loupées, de polémiques et de résultats frustrants, Christophe Galtier a été licencié par le PSG.

Galtier mis à pied, c’est donc un énième retour à la case départ pour le club. Nouvel entraîneur à trouver, nouvelle philosophie à installer, nouveaux automatismes à peaufiner. Comme un désagréable air de déjà-vu pour un club dont l’instabilité chronique est sans doute le plus incommodant des défauts.

Alors, vers qui se tourner ? En France, on évoque un surprenant binôme Julian Nagelsmann – Thierry Henry. La fraîcheur et le sens tactique du premier, le charisme et la proximité avec les joueurs du second, pourquoi pas se laisser tenter.

Un noyau (trop) déséquilibré

Sauf que le petit banc n’est évidemment pas le seul secteur à reconstruire. Les fondations nécessitent, elles aussi, un solide rafraîchissement. A commencer par les joueurs.

On l’a dit à maintes reprises cette saison, ce PSG était dramatiquement déséquilibré. Christophe Galtier, le principal architecte à la manœuvre, s’en était d’ailleurs plaint en début de saison. A demi-mot, évidemment, pour ne froisser personne dans un club où la moindre braise peut se transformer en incendie : “On fera avec l’effectif à disposition, j’ai un effectif de qualité. On a des jeunes de qualité aussi. "

Alors, vraie confiance en ses jeunes ou méthode Coué pour tenter de se rassurer ? Sans doute un peu des deux. Toujours est-il que le manque de profondeur du PSG, pourtant habitué à claquer les millions, a surpris. Et obligé Galtier à bricoler, même dans les moments les plus importants.

Exemple le plus flagrant ? Le match retour du 8e de finale de Ligue des Champions face au Bayern. Ce jour-là, Galtier se retrouve obligé d’aller puiser au fin fond d’un banc qui ne dégouline vraiment pas de solutions. Les cinq joueurs qu’il fait monter ? Nordi Mukiele, El Chadaille Bitshiabu, Warren Zaire-Emery, Juan Bernat et Hugo Ekitike. En face, les Bavarois procèdent à quatre changements : Sadio Mané, Leroy Sané, Serge Gnabry et Joao Cancelo montent au jeu. Une différence de classe pour un résultat que vous connaissez.

Un mercato ciblé et quelques indésirables sur le départ : objectif, assainir ?

Cet été, le PSG devrait donc, normalement, se montrer plus patient qu’à l’accoutumée. Finies les dépenses à outrance, en 2023 on veut cibler. C’est du moins le discours de façade qui ressort depuis quelques semaines. Cibler, certes, mais cibler quoi ? En février dernier (!), Galtier se plaignait déjà qu’il lui manquait un défenseur central et un milieu offensif.

Les semaines ont passé, Galtier n’est plus là mais les besoins, eux, restent globalement les mêmes. Cible de longue date des Parisiens, Milan Skriniar, libre comme l’air, pourrait donc (enfin) poser ses valises à Paris cet été. Sauf que le Slovaque a quasiment joué sur une jambe cette année et vient de rater les trois derniers mois de compétition. Dans quel état physique arrivera-t-il ?

Visiblement inquiet, le PSG aurait décidé d’anticiper en s’offrant le prometteur défenseur du Sporting, Manuel Ugarte. Une bonne pioche sur papier, même si la concurrence annoncée de Chelsea pourrait faire monter les enchères.

2e cible, autrement moins onéreuse, Marco Asensio devrait lui arriver gratuitement en provenance du Real Madrid. Un défenseur central et un milieu offensif, pour l’instant les desiderata de Galtier semblent donc être respectés.

Sauf que les besoins du PSG semblent bien plus nombreux que ça, surtout sur le front de l’attaque. Cette saison, Hugo Ekitike semblait bien seul pour épauler la MNM en cas de besoin. Un nouvel attaquant ne serait donc pas de refus pour apporter un tantinet de profondeur. Marcus Thuram serait en approche, Randal Kolo Mouani ciblé.

Pour le reste, beaucoup de rumeurs et de convoitises, comme toujours dans la ville de l’amour, mais peu de concret.

 

Neymar, Monsieur 49% : la blessure de trop ?

Neymar, Monsieur 49% : la blessure de trop ?

Et côté départs ? Ceux, sans gloire, de Leo Messi et de Sergio Ramos ont déjà été actés. D’autres pourraient suivre, en commençant par la ribambelle de joueurs prêtés cette saison et donc de retour au bercail. Les Mauro Icardi, Georginio Wijnaldum, Layvin Kurzawa, Leandro Paredes, Julian Draxler ont tous encore un an de contrat à Paris. Mais font-ils toujours partie du projet ? Rien n’est moins sûr.

Et Neymar dans tout ça ? Eh bien, la situation reste floue. Le génial Brésilien reste évidemment indispensable (13 buts, 11 passes décisives cette saison) quand il est là. Sauf que, justement, il ne l’est pas souvent. On a fait le calcul, depuis son arrivée au PSG en 2018, Neymar n’a jamais disputé plus de 22 matches (sur 38) en Ligue 1. Son bilan cette saison ? 20 matches, dont le dernier en février.

Son bilan plus global depuis son arrivée ? 112 matches de Ligue 1 sur… 228, soit 49%. Une absence chronique et des blessures à répétition qui commenceraient, tout doucement, à lasser la direction. De là à s’en séparer cet été, il y a un pas que nous ne franchirons… pas encore.

Bref, vous l’aurez compris, l’été du PSG s’annonce chargé. Et on ne parle même pas du dossier épineux concernant le stade qui prend, lui aussi, du retard. Quand on vous dit qu’au PSG, tout doit être reconstruit. Même les fondations…

 

Lionel Messi quitte le PSG : Christophe Galtier, l'entraîneur du Paris-Saint-Germain confirme (Radio France 01/06/2023)

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