Européens et Américains viennent de signer une déclaration ce week-end qui pourrait laisser penser que l’Europe est en train de prendre ses distances vis-à-vis de la Chine : la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président américain Joe Biden se sont engagés à renforcer la coopération entre Etats-Unis et Union européenne pour éviter la fuite de technologies sensibles. En clair, ils veulent priver la Chine de certaines technologies.
Si Ursula von der Leyen est allée à Washington, c’était pour obtenir des aménagements à l’Inflation Reduction Act, cette loi américaine qui attire aux Etats-Unis -bien plus qu'en Europe- une grande partie des investissements dans le renouvelable.
La Chine dans le viseur
Sur ce plan, la présidente de la Commission n’a pas obtenu grand-chose.
En revanche, le président américain semble avoir obtenu un nouvel allié dans son combat anti chinois. Avec cette déclaration commune sur laquelle Européens et Américains se sont finalement entendus : "Nous partageons l’intérêt d’éviter que le capital de nos entreprises, les expertises et leur savoir-faire viennent alimenter les capacités militaires et de renseignement de nos rivaux stratégiques, notamment via les investissements dans les pays tiers".
La Chine n’est pas citée, mais c’est bien elle qui est dans le viseur. Et cette position dure à l’égard de Pékin passe mal auprès des Etats membres.
Pour eux, la Chine reste un partenaire, un concurrent stratégique et un rival systémique. C’est la position officielle de l’Union européenne depuis 4 ans.
Pas question de se faire embarquer dans un conflit entre les Etats-Unis et la Chine. Un message que les représentants des 27 Etats membres font passer aujourd’hui à la Commission européenne.