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L’Europe vire au rouge, mais l'Union ne reste pas au balcon

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Par L'oeil européen d'Olivier Hanrion

La situation se détériore en Belgique, mais elle se détériore aussi dans toute l’Union européenne.

 

Depuis le début de la pandémie, le centre européen de prévention et de contrôle des maladies dresse la carte de l’évolution de la pandémie. Et quand on regarde cette carte aujourd’hui, il n’y a plus une zone verte dans toute l’Union européenne. C’est le rouge qui domine. L’Europe est redevenue l’épicentre mondial de la pandémie

 

L’Europe vire au rouge mais la situation ne se dégrade pas au même rythme partout

 

Le front est de l’épidémie

L’Europe de la pandémie aujourd’hui, c’est trois grandes zones. Un front est. Cramoisi. C’est là où la situation est la plus alarmante. La Bulgarie par exemple connaît l’un des taux de décès lié au covid le plus élevé au monde. Et la grande majorité des victimes n’est pas vaccinée. Là-bas, le taux de vaccination tourne autour de 25%. Et c’est à peine mieux dans les autres pays d’Europe centrale et orientale où les citoyens ont un vrai problème de confiance avec les pouvoirs publics. Et pour compliquer la donne, ces pays sont très fortement influencés par des campagnes de désinformation venues de Russie.

Le front ouest

L’Europe de l’ouest elle est divisée en deux. Au nord, malgré des taux de vaccination assez élevés les contaminations explosent. C’est le cas de la Belgique. Et là c’est une combinaison de la levée d’une bonne partie des mesures de restriction et d’une météo plus fraîche qui favorise la propagation du virus dans les espaces clos.

Le front sud

Reste la troisième zone. L’Europe du sud. L’épidémie progresse aussi mais un peu moins vite. Sans doute grâce à une météo plus clémente mais aussi à une plus grande prudence. L’Italie, l’Espagne qui ont été parmi les pays les plus touchés par la première vague de la pandémie.

 

Des situations différentes, des solutions différentes elles aussi

 

Depuis une semaine les restrictions sont annoncées et elles diffèrent d’un pays à l’autre.

Avec des Etats qui choisissent la méthode forte. Comme l’Autriche. De nouveau confinée. Depuis lundi, les commerces, les restaurants ont baissé le rideau. Les marchés de Noel ou les concerts sont annulés. Et la vaccination va devenir obligatoire à partir du 1er février prochain.

La Slovaquie aussi s’est reconfinée, mais sans imposer la vaccination obligatoire.

D’autres pays sont allés un peu moins loin. Aux Pays Bas, en République tchèque, les restaurants ferment plus tôt et les jauges pour les événements sportifs ont été rabaissées.

Pas de confinement ni de couvre-feu en France, mais le port du masque redevient obligatoire dans les lieux publics et dès ce samedi la vaccination pour une troisième dose est ouverte à tous les adultes.

 

L’impression d’un joyeux désordre

 

Parce que la santé reste une compétence des Etats membres. Ce sont eux qui décident des mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie.

Cela dit, il faut souligner qu’on est loin de la panique et du chacun pour soi qui prévalait au début de cette crise sanitaire à rebondissement.

Parce que dans cette crise, même si elle ne joue pas les premiers rôles, l’Union ne reste pas au balcon. Elle veille par exemple à éviter tout risque de blocage aux frontières intérieures. Pas par dogmatisme mais parce que si les frontières se ferment, c’est la double peine : les chaînes de productions s’interrompent et la vie économique s’arrête.

C’est pour ça que ce jeudi par exemple le commissaire Didier Reynders a présenté des propositions pour mettre à jour le certificat covid européen. C’est grâce à lui que nous pouvons voyager en Europe aujourd’hui et vu la situation épidémiologique, ce certificat va devoir jouer les prolongations et intégrer les troisièmes doses qui commencent à être injectées aux Européens.

 

 

Sur le plan économique, cette résurgence de la pandémie ne risque-t-elle pas à nouveau de gripper le moteur économique européen ?

 

Message du côté de la Commission est plutôt optimiste. Le commissaire à l’économie Paolo Gentiloni l’a dit cette semaine. Il pense que l’économie est suffisamment forte pour tenir le coup cet hiver et ça se voit dans les prévisions économiques qui ne bougent pas d’un pouce. On devrait rester autour de 4% de croissance l’année prochaine. C’est l’un des effets du plan de relance européen. C’est une arme qui n’existait pas au début de la pandémie et qui devrait maintenir la barque à flot.

Mais ce ne sont que des prévisions. Avec leur lot d’incertitude. Tout va dépendre de la durée des restrictions qui s’annoncent.

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