Un mois après les inondations historiques qui ont touché la Belgique, et d’autres pays européens comme l’Allemagne, beaucoup de questions restent sans réponse. Un mois, c’est la durée de l’embargo des données fournies par l’EFAS, le système européen d’alerte, qui partage des prévisions hydrologiques et météorologiques afin d’aider les autorités nationales à estimer la probabilité d’inondations sur le territoire européen. En cette période de mi-août, l’ensemble des données partagées par l’EFAS avant et pendant les inondations devient donc progressivement disponible, en accès ouvert à tout un chacun.
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Ces données étaient déjà accessibles auprès des autorités belges compétentes en la matière, au moment même de leur diffusion durant ces évènements tragiques : elles auraient normalement dû aider ces autorités à prendre des décisions quant aux mesures à prendre face à ce risque d’inondation. Pourtant, au travers de diverses enquêtes réalisées par un collectif citoyen et des médias, il apparaît que la manière dont la Région wallonne a utilisé ces données reste très floue.
Les alertes EFAS, une simple notification
Dans un premier temps, une polémique est apparue sur des alertes envoyées par l’EFAS au SPW Mobilité et Infrastructure de la Région wallonne. Les premières informations évoquaient le fait qu’elles auraient été ignorées. Le Ministre wallon des Travaux publics, Philippe Henry, a par la suite précisé que ces alertes étaient bien arrivées, et que quatre d’entre elles concernaient la Belgique. Le SPW a par la suite précisé que ces alertes avaient bien été intégrées à la procédure, mais que "les indications fournies par ces alertes permettent difficilement d’anticiper avec un degré de précision suffisant des phénomènes d’inondations rapides et localisés tels qu’ils se sont produits la semaine dernière." En effet, si l’on ne se fie qu’à ce qu’il est écrit sur la notification d’alerte, il y a très peu d’informations fournies.
Mais ces alertes ne servent pas à fournir les informations nécessaires à la prise de décision : elles servent à alerter, et c’est aux autorités nationales de consulter les données mises à disposition sur le site de l’EFAS afin d’en savoir plus. Ces mêmes données dont l’embargo au grand public est levé. Comme l’explique l’EFAS sur son site, l’alerte invite le destinataire à se connecter à la visionneuse de carte (map viewer) afin d’avoir accès à une série de données supplémentaires. Les données en temps réels ne sont accessibles que pour les partenaires EFA, soit le SPW, le HIC (Hydrological Information Centre), Bruxelles environnement, et De Vlaamse Waterweg nv en Belgique.