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L’exploitation minière des fonds marins, un combat pour lequel il est temps de se positionner.

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Par Ensemble pour la planète

Les activistes européens du collectif Look Down appellent à l’urgence d’instaurer un moratoire protégeant les fonds marins d’une exploitation minière à l’aveugle.

Ce lundi 6 mars, plus de 200 personnes militant.es et activistes se sont réunis devant le Parlement européen pour dénoncer l’immobilisme de la Belgique, du Portugal, de l’Italie et des Pays-Bas en matière de protection des fonds marins. Une action internationale puisque les militants des différents pays concernés ainsi que l’acteur Lucas Bravo d’ “Emily in Paris” ont fait le déplacement.

Un timing qui se resserre de jour en jour

Pour les activistes, se positionner en faveur d’une exploitation minière des fonds marins est indéfendable puisque les scientifiques estiment que 30 ans de recherches supplémentaires sont nécessaires. La Belgique, le Portugal, l’Italie et les Pays-Bas, ont comme point commun de s’être déclarés "Blue Leader". C’est un engagement à protéger 30% des océans de l’industrie extractive lourde. Le Collectif souhaite que ces pays assument leur statut et aillent négocier ce 16 mars à l’Autorité Internationale des Fonds Marins pour une application stricte du principe de précaution sur une durée minimale de 10 ans. Récemment c’est le Canada qui s’est prononcé en faveur d’un moratoire, la Belgique est encore une fois à la traîne sur la scène internationale. De plus, de nombreux constructeurs automobiles (Renault, Volkswagen, BMW) et entreprises du numérique (Google, Samsung et Microsoft) appellent également à un moratoire. “Sans un code minier extrêmement rigoureux et toutes les recherches scientifiques nécessaires, il est insensé de débuter une quelconque exploitation endéans les dix ans” précise Adélaïde Charlier.

 

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Le timing se resserre puisque dès juillet 2023, l’entreprise canadienne The Metals Company pourrait demander à recevoir une licence d’exploitation afin de miner les plaines abyssales de la faille Clarion-Clipperton, au large d’Hawaï.

© Look Down

Un moratoire est d’intérêt global

Une économie bleue durable n’est pas compatible avec l’ambition de GSR. L’exploitation minière des fonds marins provoquerait des dégâts irréversibles à la fois sur la biodiversité et les océans, principaux puits de carbone et régulateurs du climat, mais aussi sur les communautés qui dépendent de la pêche et du tourisme. Au vu des risques, l’instauration d’un moratoire est une question de justice climatique et sociale. La colonisation de l’océan n’est pas une fatalité pour une transition énergétique réussie puisque d’autres solutions peuvent pallier l’augmentation de la demande en métaux. Il est estimé que l’économie circulaire, l’innovation technologique et la sobriété ont le potentiel de réduire la demande en métaux de 58% d’ici 2050.

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