Exposition

L’expo Animalia pour aborder biodiversité et climat à Train World

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Par Belga

Train World à Schaerbeek accueille dès vendredi une nouvelle exposition temporaire évoquant une biodiversité dont la pérennité est compromise. Jusqu’au 5 novembre, Animalia proposera, au travers de sculptures réalistes et d’un éclairage scientifique, de se pencher sur une problématique "urgente" et qui ne se limite pas aux espèces animales vivant loin de chez nous.

Dans l’imaginaire collectif, la biodiversité est vite associée au célèbre panda noir et blanc ornant le logo d’une ONG internationale. Se dire que c’est une affaire qui ne concerne que la faune et la flore exotiques est faux. "La biodiversité est locale", rappelle Thierry Denuit, président de Train World en s’arrêtant devant un panneau illustrant les efforts d’Infrabel pour la sauvegarder.

Une dizaine d’espèces d’animaux vivant le long des voies est préservée grâce aux collaborations menées par le gestionnaire du réseau ferroviaire avec les autorités régionales et les associations de protection de la nature. Serpents, petits rongeurs, oiseaux… vivent en effet à proximité des 6.500 kilomètres de voies du réseau. "Biodiversité, climat…, on met un peu tout dans le même sac", situe François Schuiten scénographe de l’exposition. "On nous assène ces thématiques de manière souvent très théorique, avec des chiffres… Et finalement, l’information passe parfois au-dessus de nos têtes", ajoute le créateur des Cités obscures.

Bénéficiant des renforts scientifiques du climatologue Jean-Pascal van Ypersele et de la professeure en sciences de l’environnement à l’UCLouvain, Caroline Nieberding, les concepteurs d’Animalia ont voulu également "créer de l’émotion, et parler du vivant avec des animaux qui sont comme transcendés par Pierre-Yves Renkin", ajoute M. Schuiten. Le sculpteur animalier a ainsi réalisé une vingtaine de pièces qui jalonnent le parcours de l’exposition.

Dans un "Cabinet de curiosités" situé au premier étage de la gare de Schaerbeek, l’artiste, passé par la taxidermie et la publicité animalière, dévoile une partie de sa collection privée "composée d’objets rares, de documents et d’archives uniques qui sont autant de clés pour s’immerger dans son univers et dans son travail de naturaliste". "Les artistes s’emparent du sujet et livrent un message beau et audible, ce que nous, scientifiques, ne parvenons pas à faire", commente Mme Nieberding. La professeure souligne l’aspect inédit de traiter au sein d’une même exposition du changement climatique et de la biodiversité. Elle se réjouit que ces thématiques soient pour une fois abordées dans un musée qui n’est pas consacré aux sciences naturelles.

Si les premières salles n’y vont pas par quatre chemins pour traduire l’urgence de la situation, évoquant notamment les principales extinctions de masse sur terre, le dérèglement climatique et les menaces écologiques, Train World conclut logiquement en faisant la promotion du train comme mode de déplacement. "L’exposition ne reste pas au stade de l’alerte", avance M. van Ypersele. "Elle avance des solutions et je suis convaincu que le train est l’une d’elles." "On parle d’un sujet catastrophique, mais il faut émerveiller pour faire passer le message, et offrir des pistes", conclut Thierry Denuit. Et le président du musée de préciser que son institution ne ménage pas ses efforts pour réduire son empreinte sur l’environnement. Un quart de l’énergie nécessaire à son fonctionnement provient de panneaux solaires en toiture.

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