La coalition de droite et d’extrême droite en Italie est donnée largement favorite dans les sondages en vue des élections législatives de dimanche. Luca Tomini, chercheur et professeur en science politique à l’Université Libre de Bruxelles commentait cette tendance dans Matin Première. Les Européens doivent-ils se montrer inquiets ?
Pour les Européens, non, selon Luca Tomini : "Même s’il y a une victoire nette, il y aura des changements, mais pas une révolution de l’attitude de l’Italie dans le cadre européen".
Les Italiens peuvent par contre s’inquiéter : "il risque de ne pas y avoir de progrès dans certains dossiers, voire des pas en arrière".
Une question de coalition
Pour Luca Tomini, "C’est en partie un vote anti-système, mais c’est aussi du au fait qu’il y a une division très claire dans le champ de la gauche, c’est-à-dire qu’on a d’un côté une coalition très claire de trois partis, de l’autre il n’y a pas de coalition, c’est un désavantage très clair pour le champ qui n’est pas de droite ".
Des questions se posent toutefois sur la solidité de cette coalition aux intérêts parfois assez divergents :
" C’est ça le problème de la coalition de Giorgia Meloni, c’est qu’il y a des tensions internes qu’on voit dans la campagne, surtout entre la Ligue de Matteo Salvini et Giorgia Meloni. Sur des dossiers comme la guerre en Ukraine, la dette publique, l’Europe, ce sont des tensions qui pourraient exploser, surtout si les résultats ne sont pas si nets. Mais si dimanche soir, on voit une victoire écrasante de la droite avec une majorité claire à la Chambre et au Sénat, alors il est clair que Giorgia Melonie va devenir la première Première ministre femme en Italie, et ce sera la droite au pouvoir"