Les prairies reprennent des couleurs. A Les Waleffes, les vaches de Manu Laruelle profitent pleinement d’une herbe d’une excellente qualité. L’éleveur de la race Blanc Bleu Belge explique : "Après la période de sécheresse qui a été assez longue et assez intense, le fait de voir les vaches qui broutent sur une belle herbe aussi bien verte, cela me fait plaisir ainsi qu’aux vaches…".
Ne pas laisser maigrir les vaches
Au mois d’août, l’herbe était jaune. Les éleveurs bovins se sont débrouillés comme ils pouvaient pour nourrir leur bétail. Manu Laruelle poursuit : "Nous avons dû aller rechercher des bêtes dans les prairies qui étaient situées loin de la ferme. On ne savait pas soigner car il n’avait rien à manger. Et pour les prairies situées à côté de la ferme, on a commencé à réalimenter les bêtes comme si nous étions en hiver. Il ne faut pas les laisser maigrir, les laisser fondre. Elles risquent alors d’avoir des carences qui seront difficiles à rattraper".
Gérer les carences
Léonard Theron, vétérinaire est à la tête de la start-up "RumeXperts". C’est un spécialiste des ruminants et avec son équipe il anticipe les besoins de l’élevage. Aujourd’hui, dans les exploitations, la priorité est de prendre en compte les carences qui sont apparues. Léonard Theron explique : "Il va falloir probablement deux à trois mois pour récupérer les niveaux présécheresse. Le risque, c’est pour les animaux gestants notamment les vaches qui vont mettre bas cet hiver. Les vaches vont avoir des risques de santé pour leur veau".
Du foin également pour les chevaux
A cause des fortes chaleurs, au Haras du Roua, à Cras-Avernas, la situation a aussi été très compliquée cet été. Les chevaux profitent aujourd’hui de la belle arrière-saison que nous connaissons. Rémy De Veerman, propriétaire du centre équestre, explique : "Pendant l’été, il a fait fort sec. L’herbe n’a pas poussé. Nous avons dû nourrir avec du foin de manière précoce par rapport au moment de la saison. Nous sommes en train de profiter de l’herbe qui pousse. Elle est encore bien belle, bien verte. Nous laissons profiter les chevaux avant de devoir entamer le stock de foin prévu pour l’hiver".
Attention aux maladies infectieuses
Les animaux doivent faire l’objet de surveillance de la part de leur propriétaire. Des maladies peuvent surgir. Léonard Theron poursuit : "La problématique d’une postsécheresse, c’est que l’herbe va être assez basse. Les vers vont être plus accessibles pour les chevaux, les moutons, les chèvres et évidemment les bovins. Dans la période que nous traversons pour l’instant, nous pouvons avoir plus d’infections par des vers qui vont transmettre un tas de maladies à ces animaux".
Après la sécheresse, pas de répit pour les éleveurs bovins, le programme sera chargé avec les naissances. Elles connaîtront un pic entre le mois de décembre et le mois de mai.