Vingt ans plus tard, il n’y a pas d'État-nation en Afghanistan. Pas de démocratie à l’Occidentale. Et les talibans ont refait leur retour à Kaboul. Hadja Labib observe ce retour avec inquiétude. “Il y a une continuité, mais ils sont différents : ils tweetent, ils parlent anglais, ils ont appris à communiquer. Il y a une évolution mais peut-être pas dans l’Islam et les valeurs qu’ils prônent. Les premiers signaux envoyés ne sont pas rassurants” .
D’autant plus que les talibans tiennent les territoires afghans beaucoup plus largement qu’ils ne les tenaient à l’époque de leur chute, il y a 20 ans. Comme un retour à la case départ, en pire.
Inévitablement, dans toute l’histoire contemporaine quand un Etat est effondré, il y a le risque que des forces jihadistes viennent se greffer
Alors, il reste une dernière question. Puisqu’il y a 20 ans, l'Afghanistan était celui des Talibans et d’Al-Quaïda, celui d’un régime musulman rigoriste qui avait ouvert sa porte aux djihadistes, est-ce que l’Afghanistan de 2021 pourrait, à nouveau être une base arrière pour le terrorisme international ?
Pour Nicolas Gosset, la crainte est là, indubitablement. "Inévitablement, dans toute l’histoire contemporaine quand un Etat est effondré, il y a le risque que des forces jihadistes viennent se greffer, profiter de la situation pour constituer des nouveaux sanctuaires. Effectivement, il y a la présence de filiales de l’Etat Islamique dans la région dont on voit qu’elles sont capables de frapper durement jusque dans Kaboul. Si on devait avoir une décomposition des différentes factions talibanes, qui attire d’autres forces djihadistes, on risque d’avoir une nouvelle spirale de violence et de guerre civile qui se met en place ”