L’histoire de la harpe, l’un des plus anciens instruments de musique au monde

La harpe est un instrument à cordes pincées. Il s’agit de l’un des plus vieux instruments au monde, puisque son histoire prend ses origines dès la préhistoire. Les premières harpes et lyres retrouvées remonteraient à la Mésopotamie des 5e et 4e avant notre ère.

L’autre grand berceau de la harpe est sans aucun doute l’Egypte. La harpe y est sacrée, utilisée par les prêtresses et prêtes pour communiquer avec les dieux. La forme et le nombre de cordes de la harpe égyptienne évoluent à travers le temps, d’une forme d’arquée sans caisse de résonance, on passe progressivement à une harpe angulaire formée de deux parties, une caisse de résonance et un joug de fixation. Cette harpe angulaire se répandra dans le Proche-Orient, en Afrique mais aussi en Europe.

Compagne de nombreux voyages mythiques et littéraires, la harpe est un instrument quais divin : elle est un outil de communication avec les dieux égyptiens, tandis que la lyre accompagne Orphée dans la mythologie grecque. La harpe accompagne le roi David dans l’Ancien Testament, elle accompagne ensuite les troubadours au Moyen Âge et devient l’emblème d’une culture celtique.

Les harpes diatoniques du Moyen Age (harpe romane et harpe gothique) deviennent, à la Renaissance, chromatiques grâce à leurs doubles (Arpa Doppia) ou triples rangées de cordes (harpe galloise). Mais ces modèles tomberont en désuétude avec l’arrivée d’un nouveau système de harpe à simple mouvement à pédales créé par un luthier bavarois à la fin du XVIIe siècle. Ce système permet d’altérer le son des cordes d’un demi-ton grâce à des pédales placées sur le socle de l’instrument.

Fervents défenseurs de leurs harpes à simple mouvement, la famille Naderman peinera à suivre l’évolution rapide de la harpe et sera l’objet de vives critiques d’acteurs de la vie musicale comme François-Joseph Fétis (1784-1871). A la mort de François-Joseph Naderman en 1835, professeur de harpe au Conservatoire de Paris, l’établissement abandonne l’enseignement de la harpe à simple mouvement au profit de celui de la harpe à double mouvement.

C’est à la fin du XVIIIe siècle, que le facteur de harpe Sébastien Erard déposera le premier brevet d’un système de harpe à double mouvement qu’il perfectionnera jusqu’au début du XIXe siècle pour donner la harpe que nous connaissons de nos jours. La harpe à double mouvement possède sept pédales, une pour chaque note, permettant de modifier le son de toutes les cordes ayant la même note. Les cordes peuvent ainsi ne pas avoir de tension supplémentaire et avoir leur son "naturel", soit être baissées d’un demi-ton, soit être augmentées d’un demi-ton, offrant de nouvelles possibilités au répertoire de l’instrument.

De nos jours, les harpes celtiques (harpes mises en avant notamment par le musicien Alan Stivell) – harpes à simple mouvement possédant des leviers permettant d’altérer le son à chaque corde – côtoient les harpes à pédales à double mouvement.